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RIDLEY :
LES CHRONIQUES D'UNE OMBRE

Chapitre 4. Premières confrontations

    Lorsque j’arrivai enfin sur la piste d’atterrissage de la base fédérale qui servait de QG aux chasseurs, je quittai la frégate, en remerciant le pilote ; il faisait une drôle de tête (comme si c’était fréquent de transporter un Prédactyle de près de trois mètres…). Alors que je me dirigeais vers le sas principal, j’entendis une voix familière à quelques mètres derrière moi.
    « Alors, la bleusaille… Je me suis laissé dire que tu avais passé avec brio ton test d’entrée !
    -Tu parles d’un exam’, fis-je en me retournant, ils auraient pu m’assigner une mission moins délicate ! »
    L’homme qui me faisait face était le capitaine Chris Redfield, et c’était un des soldats qui m’avaient recueilli, peut-être mon préféré : son attitude amicale et posée lui valait d’ailleurs la sympathie de tous ses collègues. Bien que les chasseurs de primes n’appartiennent pas à l’armée, je le considérais comme mon aîné dans ce domaine.
    « Oh, c’était pas si difficile, reprit Chris. Et puis tu t’es bien débrouillé dans l’ensemble !
    - Merci. Au fait, tu sais si Ada est dans les parages ?
    - Elle devrait : c’était pas elle ton opératrice ?
    - Ouais, dis-je. Mais elle m’avait donné rendez-vous ici même, après la mission. Tu penses qu’elle aurait oublié ? »
    Le capitaine me gratifia de son célèbre sourire en coin.
    « Tiens, tiens… En général, quand un p’tit bleu comme toi se soucie de ce genre de choses, ça veut dire que…
    - Nan mais ça va pas ? Ca n’a rien à voir ! On avait juste prévu de prendre un pot pour fêter notre première mission, c’est tout…!
    - Tiens donc, fit Chris avec un petit rire. Ben peut-être qu’elle n’a pas pu venir à cause d’un empêchement quelconque… Si tu veux, on peut aller voir si elle n’a pas laissé un message dans la salle de garde. »
    Quelque chose dans le ton de sa voix me fit comprendre qu’il avait une idée en tête ; je le suivis néanmoins vers la grande salle. Au moment d’ouvrir la porte, il me déclara d’un air coupable :
    « J’avais promis de ne pas te le dire… Je suis vraiment désolé… »
    Je retins mon souffle.
    Lorsque nous entrâmes, je ne pus m’empêcher de m’exclamer. Wesker, Jill, Rebecca, Isis, Tarstil, Kiyash, Ryjiss, Ada, tous les membres de l’escouade étaient là, accompagnés du staff de la mission ; je ne remarquai pas tout de suite leurs accoutrements : ils étaient tous habillés en civil, et beaucoup arboraient un chapeau pointu d’un rose bonbon dégueulasse. Tous souriaient, et je compris qu’on m’avait fait une surprise. J’éclatai de rire en apercevant une immense bannière au plafond de la pièce, avec écrit en majuscule « Bienvenue au club des vieux grognards, Ridley ! ». J’avançai vers mes collègues, et pris une coupe remplie de champagne.
    « Excuse-moi de ne pas être venue, me dit Ada, mais on devait vite préparer le bazar avant que tu n’arrives. J’ai demandé à Chris de t’amener ici à ma place !
    - Bah, euh, bégayai-je… Tu sais… C’est pas si grave, euh…
    - Ah, il s’attendait à tout, sauf ça, on dirait ! Ricana Kiyash, le plaisantin de la bande.
    - Tu m’étonnes, lui répondit Chris en rigolant. Avec la tête que je lui ai faite avant d’entrer, il a dû s’attendre à un enterrement dans le meilleur des cas ! »
    Isis s’approcha de moi, les yeux brillants, et posa sa main (enfin, sa patte avant) sur la mienne.
    « Je suis fière de toi, petit frère… » Me susurra-t-elle de son habituelle voix solennelle.
    Je ne sais ni où ni pourquoi elle avait prit cette manie, mais elle aimait apparemment me donner ce petit surnom : je suppose que cela lui rappelait que nous étions tous deux des reptiles, ce qui créait une sorte de complicité entre nous…
    Il fallu d’abord que je m’harnache d’un de leurs chapeaux pointus, puis que j’avale une bouchée du gâteau que m’avait préparé Rebecca, et enfin, que je leur fasse un joli petit discours ; j’avais l’air ridicule avec ce truc sur la tête, le gâteau était immonde, malgré tout l’amour que je portais à Rebecca, et le discours n’était fait que de « euh », de « hum » et de grands silences gênés. Mais je m’en foutais. J’étais avec mes amis, on riait, j’étais heureux…
    Enfin, une heure après être arrivé, je m’autorisai à goûter aux petits fours apéros situés sur la grande table. J’en saisis un bien appétissant, et le portai à ma bouche. Je fus stoppé en plein élan par un son que je commençais à connaître : l’alarme de la base venait de retentir.
    « Alerte à toutes les patrouilles. Alerte à toutes les patrouilles. Urgence niveau 2. Tous les soldats doivent se présenter sur le pont principal, terminal 2B. Je répète : Tous les soldats doivent se présenter sur le pont principal, terminal 2B. » Apparemment, l’ordre ne me concernait pas : je n’appartenais pas à l’armé, j’étais un chasseur de prime ! « Tous les chasseurs de primes doivent se présenter sur le pont principal, terminal 5D. » …Et merde…
    « Ridley, m’apostropha Ada ! Dépêchons-nous ! Si c’est urgent, on va avoir besoin de moi aux opérations, et de toi sur le terrain !
    - Ouais, ouais, j’arrive, lui lançai-je… Et toi, quand je reviens, je veux te voir où je t’ai laissé, c'est-à-dire dans mon assiette, fis-je ensuite en direction du petit four.
    - Ok Riddy, me cria de loin Brad Vickers, un des pilotes de mon équipe ! On se retrouve demain pour remettre ça hein ?
    -J’y penserai, dis-je en passant. »
    Je me retrouvai deux minutes plus tard sur le pont principal, parmi une petite troupe d’autres chasseurs de primes ; comme ils ne portaient pas d’uniformes ni de casques, je pus observer une quinzaine de mercenaires presque tous d’origine différente. Je saluais d’un hochement de tête les quelques individus que je connaissais, en cherchant Ada du regard. Quand je l’aperçus, je me dirigeai vers elle ; lorsque lui tapotai l’épaule, elle me jeta un regard du style « mais dans quoi on est tombés, là… ? », qui me fit m’étouffer de rire. Au moment où je parvins à me reprendre, un homme entre deux âges se présenta devant nous : le commandant Cage. Il prenait en charge les briefings des chasseurs employés par la fédération, et la lassitude née de ce protocole se lisait sur son visage. L’officier prit la parole :
    « Mesdemoiselles, Messieurs, bonjour. Vous avez été réquisitionnés d’urgence par l’armé en vertu de l’article 23-a du code fédé…
    - On sait, le coupa un chasseur hors de mon champ de vision ! C’est un cas d’urgence militaire… ! Venez-en aux faits !
    - Hum, bien, dit Cage après un court silence… Un vaisseau de la fédération galactique a été prit d’assaut dans un champ d’astéroïdes aux alentours de l’ex-lune Sekkio 326. »
    Il claqua des doigts, ce qui fit apparaître un écran holographique sur lequel un plan du vaisseau était représenté.
    « Il se trouve, poursuivit-il, que ce croiseur fédéral revenait d’une mission de récolte de minerai sur Sekkio. Une vingtaine de vaisseaux non identifiés l’ont alors abordé : l’équipage a subit très peu de pertes, les assaillants les ayant pris comme otages. Nous avons reçu un message crypté il y a une heure, réclamant trois croiseurs du même type, sûrement afin de transporter des quantités massives du minerai.
    - Mon commandant, interpela alors une chasseuse à ma droite, si je puis me permettre, quelle est la nature de ce minerai ?
    - Il s’agit d’affloralite. »
    Silence de mort.
    « Vous comprenez à présent l’ampleur de cet évènement. D’un côté, si la réserve contenue dans le vaisseau fédéral venait à exploser, les conséquences pour les planètes voisines seraient désastreuses ; d’un autre côté, nous ne pouvons accorder à des terroristes la possession d’un tel matériau. Il existe une troisième alternative. »
    Sur ce, Cage caressa doucement l’hologramme de haut en bas, ce qui changea le plan du vaisseau en une carte spatiale. L’officier poursuivit :
    « Nous savons que les ennemis ne prendront aucun risque de faire sauter le vaisseau : nous avons donc envisagé une attaque frontale de diversion, en sachant qu’en plus de leurs vaisseaux, les assaillants utiliseront certainement ceux entreposés dans le hangar du croiseur, ainsi que les tourelles à plasma de défense, situées sur la coque du bâtiment. Les engins de chasse fédéraux devront donc attirer le feu ennemi, sans pour autant engager le combat près du croiseur. Pendant ce temps, vous, chasseurs, entrerez en action. Vous serez répartis équitablement en trois groupes : Com, Brèche et Mêlée. Le groupe Com se chargera de désactiver les systèmes de détection du croiseur, tandis que Brèche tentera de créer une percée dans les défenses de la coque, puis d’ouvrir le chemin au groupe Mêlée ; ce dernier en profitera pour infiltrer le croiseur depuis le point de percée, pour atteindre enfin le pont principal et mettre l’ennemi hors d’état de nuire. Les groupes seront établis pendant le chemin. Ais-je été assez clair ? Rompez. Et au fait, Ridley, je vous en prie, ôtez-moi ce chapeau ridicule ! »
    Je mis un certain temps à réaliser que j’avais gardé le chapeau rose bonbon sur la tête ; je l’enlevai à toute vitesse avant de rejoindre mes collègues. Presque chaque chasseur de prime disposait de son propre vaisseau, ce qui n’était pas mon cas ; je dus donc embarquer avec Ada et deux autres mercenaires dans une sorte de fourgon spatial. De là, nous répartîmes les groupes : je fus placé dans le groupe Mêlée, étant donnée ma carrure. Ada se vit placée dans le groupe Com, pour ses talents en technologie de pointe.

    Alors que nous voyagions vers le point d’impact, je me tournai vers le plus proche chasseur, un gars étrange, constitué d’un minerai cristallin, comme taillé dans de la roche :
    « Hey, Spire, au fait, tu sais quelque chose sur ces types qui ont prit le croiseur en otage ?
    - Pas la moindre idée, grogna-t-il avant de détourner son regard. »
    Comme nous étions tous liés par radio, un autre chasseur prit la peine de m’informer :
    « En fait, on ne sait pas trop d’où sortent ces clowns. Ils ont fait parler d’eux un peu partout dans le système Kaaluth avant ce coup-là : à chaque fois, ils cherchaient à obtenir de l’affloralite, et ils ont échoué à 99% de leurs tentatives.
    - Ouais, j’ai entendu parler d’eux, dit Freak, un chasseur de ma connaissance. Ils doivent avoir la haine : à chaque fois, ce sont des chasseurs de primes qui les mettent au tapis.
    - Le problème, ajouta la chasseuse de tout à l’heure, c’est que les fédéraux n’ont pas réussi à en capturer un seul pour l’instant. Soit ils se sont enfuis, soit ils se sont fait éliminés pendant les ripostes de la fédération. En bref, on ne sait presque rien de leurs objectifs, ni de leur organisation interne, à part le fait qu’ils appartiendraient à une espèce insectoïde.
    - Ca promet, soupira Ada… »
    Je passai en revue mon matériel : un émetteur, un Mediocaps d’énergie pour les premiers secours, un GPS3-D, et mon fidèle 9mm à cartouches plasma. Parfait.
    Enfin, dix minutes après le départ, nous atteignîmes le point de combat.
    J’observais la bataille de loin, à travers le hublot du transport : les vaisseaux fédéraux s’en sortaient plutôt bien, mais je dû reconnaître que nos adversaires ne se débrouillaient pas plus mal de leur côté. Leurs engins de combat n’appartenaient à aucune classe distincte ; apparemment, ils étaient faits de matériaux de récupération, où tout simplement étaient de vieux modèles d’occasion : cela indiquait que les terroristes n’avaient pas les moyens de posséder leurs propres appareils.
    Lorsque notre vaisseau approcha du croiseur, les canons de défense ne réagirent pas tout de suite. Enfin, nous commençâmes à sentir le feu se diriger vers nous. Le pilote riposta aussitôt, bientôt suivit par les chasseurs de primes dans leurs engins. Ce fut alors à Ada d’entrer en piste : elle enfila sa combinaison spatiale, et s’apprêta à rejoindre les mercenaires du groupe Com sur le poste de communication. Avant de passer par le sas, elle me lança un dernier clin d’œil. Je sentis mon cœur se serrer, en espérant qu’elle revienne en un seul morceau ; cependant, moi aussi, j’avais une mission à accomplir.
    Enfin, deux minutes après son départ, nous reçûmes un appel :
    « Icccci Tracccce. Ssssysssstèmes de communicattttion et de ssssurveillancccce neutralissssés !
    - Roger, fit Freak. Equipe Brèche, avec moi ! »
    J’aperçus alors par le hublot le petit escadron de chasseurs fondre sur les canons à plasma : trente secondes après, ils se chargèrent de percer le sas du hangar à vaisseaux. J’allais entrer en scène…
    Soudain, une énorme secousse se fit sentir : notre appareil avait été touché ! Alors que nous tombions en tonneau, Mogga, un des deux autres chasseurs essaya d’ouvrir la porte de sortie, mais l’impact avait apparemment bloqué les verrous. Je le poussai du passage, et, avec un cri de frayeur, enfonçai le sas à coups de griffes, encore, et encore, mais rien n’y fit. À ce moment, Spire me fit signe de reculer, et se propulsa sur la porte en se roulant en boule ; mais quand je dis ça, c’est au sens propre : il s’était réellement transformé en boule de roche ! Le sas céda, et nous fûmes largués dans le vide, près du hangar. Enfin, grâce à une explosion inopinée, nous parvînmes à atteindre le hangar, où une pesanteur artificielle était activée.
    Je déposai le pilote inconscient contre un mur, et envoyai un message radio :
    « Ici Ridley, groupe Mêlée. Avons atteint le point d’infiltration. La navette a crashé, et nous avons un blessé. Demandons confirmation de l’objectif.
    -Ici opérations, me répondit-on. Continuez selon le plan. Abordez le pont principal et éliminez toute résistance. Prisonniers recommandés.
    - Roger. »
    Pendant que nous attendions les deux autres chasseurs du groupe, j’inspectai les alentours : des engins de chasse étaient accrochés aux murs d’un gris métallique, et une cabine de contrôle surplombait la salle ; on pouvait y accéder par une sorte d’escalier. Un sas de sortie était visible à l’opposée de notre position. Enfin, nos collègues, Klein, un gars assez bien bâtit équipé d’un canon à positrons, et une séduisante chasseuse à la peau bleue armée d’une sorte de sabre énergétique, débarquèrent. Après avoir fait un court topo, nous entreprîmes d’atteindre l’objectif, et passâmes par le sas. En chemin, comme les scanneurs du GPS3-D ne détectaient aucune présence hostile, je tentai de faire un peu de conversation.
    « Vous avez l’habitude de missions comme celle-là ? Fis-je en direction de Klein.
    Le chasseur me jeta à peine un regard.
    - Laisse tomber, le nouveau, dit la jeune femme. Il est toujours comme ça sur le champ de bataille… Pas très bavard, hein ?
    - Si tu le dis… Moi, c’est Ridley, je viens juste d’intégrer le rang de chasseur de primes, donc je ne suis que de niveau 3…
    - Oui, oui, on m’a parlé de toi, Ridley. Moi, c’est Lalamya Kazaard. Je suis de niveau 2. Et oui, ajouta-t-elle, les missions de ce type sont monnaie courante ! Le plus souvent, elles ne sont pas assignées à des bleus de ton niveau, mais…
    - Attention ! Cria Mogga. »
    La jeune chasseuse et moi nous écartâmes à temps pour esquiver un tir d’énergie chargée, qui alla s’écraser sur la porte d’où nous venions. Nous nous mîmes à couvert derrière divers caisses ou tonneaux d’acier (personnellement, je trouvai un moniteur derrière lequel me cacher, à ma grande satisfaction), alors qu’une pluie de tirs déferlait en notre direction. Entre deux salves, je jetai un œil par-dessus ma couverture, pour repérer nos assaillants ; je ne distinguai cependant rien de précis : ils devaient s’être placés en embuscade derrière un mur ou autre chose… J’armai mon 9mm, et effectuai une roulade vers un autre moniteur, pendant laquelle je décrochai quelques tirs à l’aveuglette ; j’entendis un cri, et aperçus un corps humanoïde chuter : j’avais fait mouche. À ce moment, Spire dit en haussant la voix pour couvrir le bruit des tirs : « À couvert, le bleu ! ». Alors que je m’exécutai, le chasseur de roche s’exposa aux tirs : je vis son canon flamboyer un moment, puis propulser un projectile semblable à une boule de magma sur les terroristes. La façade derrière laquelle ils étaient cachés fut désintégrée en un instant. Le combat passa alors au corps-à-corps. Klein et Spire se chargèrent des adversaires en retrait, tandis que Mogga et moi nous jetâmes dans la mêlée. Je projetai un premier ennemi contre un mur, puis donnai un grand coup d’aile à un second, pour enfin envoyer valdinguer deux de leurs collègues d’un revers de queue. Aucun mort, mais tous K.O. pour le compte. Je sentis soudain une vive brûlure sur le bras droit : un tir m’avait touché. Rapidement, et malgré l’épaisseur de mes écailles, la douleur se fit insoutenable. Je me retournai, pour faire face à trois terroristes, leurs armes braquées vers ma tête. J’eus le temps de les examiner de près : ils possédaient deux bras, deux jambes, comme les humains, mais étaient recouverts d’une carapace en chitine ; deux des trois aliens possédaient d’énormes pinces aux bras, certainement en guise d’armes à énergie, et le troisième avait des mains écailleuses et griffues, tenant un fusil à plasma. Leurs têtes d’insectes présentaient deux yeux froids et perçants, et ne possédaient pas de bouche ou de mandibule apparente. Je me préparai au pire, quand quelque chose fendit l’air : les trois adversaires tombèrent au sol, décapités. Je levai les yeux, et aperçus Lalamya derrière les cadavres, l’air satisfaite, son sabre énergétique sur l’épaule.
    « Merci Lalam…
    - Garde ça pour le débriefing, Riddy…
    - Mais comment est-ce que tu as fait ça… ?
    - Je me peux me déplacer au-delà de la vitesse de la lumière, dit-elle avec un petit sourire.
    - Ca y est, on les a tous eu ! Nous interrompit Mogga. Ils n’ont pas eu le temps d’envoyer d’alerte.
    - Parfait, soufflai-je. On continue ? »
    Nous nous remîmes en route, après avoir ficelé les survivants : Klein se chargea de les surveiller. Nous arrivâmes bientôt devant la porte donnant sur le pont principal ; là, Lalamya nous fit un signe de la main, pour que nous nous préparions à un effet de surprise. Le sas s’ouvrit d’un coup, nous exposant à des dizaines de canons braqués sur nous. Bon… On va dire que c’était un peu raté pour l’effet de surprise… Je m’envolai dans l’immense salle juste à temps pour éviter un tir d’énergie. Spire se roula en boule, mais ne put esquiver les tirs, et tomba à terre, inconscient. Mogga dégaina son rayon à vagues et commença à échanger des salves avec les assaillants ; cependant, lui non plus ne put contrer les attaques répétées et tomba bientôt inconscient tout comme Spire. Lalamya, elle, semblait s’en tirer : elle réussissait à dévier les tirs ennemis grâce à son sabre, tout en combattant des terroristes armés de lames. Je lui hurlai quelque chose à un moment donné, mais elle ne m’entendit pas ; c’est alors que, sans ne lui avoir donné aucun ordre, je sentis ma queue se projeter en avant : elle se planta en plein milieu du crâne d’un alien qui allait embrocher Lalamya. J’atterris juste à côté d’elle, ramassai l’arme de Mogga, et commençai à donner des coups aux ennemis trop entreprenants.
    « Merci, Ridley ! Me dit-elle entre deux attaques.
    - Garde ça pour le débriefing ! Lui répondis-je. On dirait qu’ils sont plus nombreux que prévu !
    - Dit ça aux opérateurs, maintenant qu’on y est, on cogne, c’est tout ! »
    J’envoyai une salve vers un tireur embusqué, et décrochai un uppercut à un assaillant un peu trop pressé. Je me retournai, et vit trop tard que mon équipière était en difficulté ; je n’eu pas le temps de crier : un rayon d’énergie lui transperça la poitrine. Elle s’affaissa dans un soupir. En hurlant de rage, j’expédiai le responsable sur le dôme de verre du pont, où il s’écrasa comme un vulgaire insecte. Puis, j’enfonçai le bout du canon de mon arme dans le bas-ventre d’un autre type et chargeai un rayon, qui le fit exploser de l’intérieur. Il devait rester une dizaine d’ennemis : je suppose qu’ils commençaient à comprendre que je n’étais pas content. Toujours en furie, je pris mon envol, et me raclai la gorge : je ne savais pas ce que je faisais, je sentais juste que je devais le faire. À ce moment, je sentis une grande chaleur débouler dans mon œsophage, et me vis alors avec surprise cracher une énorme boule de feu sur les assaillants. Deux d’entre eux furent carbonisés sur place, et les autres se dispersèrent un peu partout. C’est là que Klein déboula dans l’entrée, son canon à Positrons en joue, bientôt suivit de soldats de la fédération ; il cria d’une voix étonnamment fluette :
    « Rendez-vous ! Le croiseur est cerné ! Vous n’avez plus aucune chance ! »
    Tandis que les aliens restants s’exécutèrent, tout penauds, je m’approchai de mes collègues. Spire et Mogga étaient juste sonnés, mais Lalamya avait été touchée juste en dessous du sein gauche, et l’impact paraissait plutôt profond ; la jeune femme était dans le coma, et de la plaie s’écoulait du sang d’un bleu électrique. Je m’agenouillai auprès d’elle et caressai machinalement son visage du revers de mes griffes, ne sachant que faire. Finalement, je sortis le Mediocaps que j’avais emporté et l’appliquai sur sa poitrine, histoire d’arrêter l’hémorragie. Tandis que la sphère d’énergie fondait, la respiration de mon équipière se fit plus régulière…
    Elle fut transportée aux urgences, où elle dû sûrement rester le temps que la blessure cicatrise. Je passai rapidement un appel anxieux à Ada, qui me rassura : elle était sauve.

    Nous rentrâmes ensemble au QG pour le débriefing. Deux heures plus tard, lorsque nous fûmes tous dans la salle de réunion, le commandant Cage passa en revue les chasseurs revenus de la mission, puis prit la parole :
    « Mesdemoiselles, Messieurs, bon retour parmi nous… Nous espérons que…
    - Abrège !
    - Hum, bien… Grâce au courage et au talent dont vous avez tous fait preuve, nous avons pu récupérer la totalité du chargement, et contrer l’attaque terroriste. Malheureusement, nous avons des pertes à déplorer aussi bien dans nos rangs que parmi vous, chasseurs. Une cérémonie sera dressée en l’honneur des disparus ce soir à…
    - Hey, Ada, glissai-je pendant que Cage parlait. Tu sais de qui il s’agit, exactement ?
    - J’ai juste entendu dire que deux chasseurs y étaient restés, me répondit-elle. Mais pour ce qui est des soldats, il faudra voir après la réunion…

    Mon cœur se serra tandis que je pensais aux autres.

    -... Voilà, termina Cage. Des questions supplémentaires ?
    - Une seule, répondit froidement un chasseur devant moi.
    - Je vous écoute, monsieur…
    - Rundas, commandant… C’est simple : nous voulons tous savoir QUI sont ces noms de dieu de cafards ! Nous avons fait des prisonniers, donc vous devez avoir des pistes, non ?!
    - Exact, monsieur Rundas. Laissez-moi vous expliquer… L’interrogatoire des ennemis capturés nous a appris que ce groupe est en réalité un gigantesque réseau de terroristes, étrangement, tous de la même espèce ; leur éventuel but ne nous a pas été révélé, mais il est évident qu’ils ont un besoin urgent de matériaux radioactifs et de carburants. Chacune de nos confrontations avec ces gens a été victorieuse, mais il semble qu’ils aient gagné en puissance depuis la dernière fois : leur équipement a évolué, ainsi que leurs compétences de combat et de stratégie. C’est pour contrer cette menace croissante que nous auront besoin de vous de plus en plus souvent, messieurs…
    - Et est-ce que ces clowns ont un nom, demanda un chasseur à ma gauche, ou on doit continuer à les appeler « cloportes » ?
    - Ils se nomment eux-mêmes la CPE, dit lentement le commandant. La Confrérie des Pirates de l’Espace. »
    Je plissai les yeux. Ces « pirates » allaient nous donner du fil à retordre…

Trois heures et demi plus tard…

    Une légère brise faisait frissonner les feuillages des arbres ; le bruissement était masqué à intervalles irréguliers par le hululement d’une chouette : il faisait nuit, le moment idéal pour une cérémonie de ce genre. L’enterrement officiel des combattants…
    Nous étions tous réunis, chasseurs et soldats, autour de la place principale du grand parc de la base. La fontaine centrale, seule source de lumière, avait été désactivée momentanément, et des capsules mortuaires y avaient été placées. Ada et moi nous étions placés côte-à-côte. Mon amie fixait la fontaine, les larmes aux yeux ; je la regardai un moment, puis levai la tête vers le ciel étoilé, en écoutant d’une oreille distraite le discours prononcé en l’honneur des morts.

    « … Et enfin, nous garderont à tout jamais gravés dans nos mémoires les noms des glorieux soldats et chasseurs qui sacrifièrent leur vie à la réussite de cette mission, et ce afin de protéger la civilisation, à savoir…
    Je serrai mon poing… Les soldats qui y étaient restés n’avaient pas eu le choix : c’était leur métier. Quant aux chasseurs… Nous connaissions les risques. Nous savions que le seul moyen de gagner notre pain était de risquer notre vie chaque jour, mais pour des idéaux dont nous avions que faire… La protection de la civilisation ? Quelle bonne blague…
    - … le capitaine Henry Sterling.
    [Blam !] La capsule qui contenait le corps de ce dernier fut projetée depuis la fontaine vers les profondeurs de l’espace.
    -… le lieutenant Dana Ères.
    [Blam !] Je fixai la nouvelle capsule mortuaire s’éloigner dans le firmament, en songeant à la tranquillité éternelle qui l’attendait. Cette Dana Ères allait devenir une étoile parmi tant d’autres dans le cosmos, si calme.
    -… le lieutenant Juan Hêlios.
    [Blam !] Les étoiles… Si lointaines, si nombreuses… Le temps d’une minute, tout cela paru si dérisoire. Quel était l’intérêt de ces tueries, de ces cérémonies pompeuses, face à l’infini de l’univers… ? N’étions-nous pas totalement fous ? Comme si nos minuscules altercations pouvaient signifier quelque chose sur cet immense cosmos…
    -… la chasseuse de primes Canarya Godepoev.
    [Blam !]
    - Tu crois que tout ça aura servi à quelque chose ? murmura soudain Ada en tournant vers moi ses beaux yeux embués de larmes. Ces morts… Cette bataille…
    - Ada, murmurai-je à mon tour… Aucune mort n’est inutile… Ou bien, peut-être est-ce l’inverse, ajoutai-je pour moi-même…
    - Ridley…
    -… le pilote Brad Vickers. [Blam !]
    Tout doucement, Ada glissa sa main dans la mienne, qui semblait démesurée en comparaison : je la serrai avec précaution, elle fit de même.
    - Ada… Je suis mal placé pour juger qui que ce soit, mais…
    -… le chasseur de prime Freak Kreasis. [BLAM !]
    -… Je ferai en sorte qu’il ne soit pas mort pour rien…
    - Rid… Ridley… !
    Mon amie se blottit contre moi, en sanglotant. Je la serrai tendrement, et fermai les paupières, attendant la phrase fatidique…
    - … Et le capitaine Chis Redfield. »
    [BLAM !]

À suivre… (et ouais, ce serait bête de terminer l’histoire comme ça, nan ?)

Keliaran

RIDLEY :
LES CHRONIQUES D'UNE OMBRE
Fin du chapitre 4

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Un remake de Metroid Prime, enfin ! Vous en pensez quoi ?

Je prends direct ! Toute mon enfance en HD !

Je n'étais pas né à l'époque, quelle aubaine de pouvoir enfin le faire !

Très peu pour moi, j'attendais la trilogie d'un coup...

Bof, je l'ai déjà trop fait, je passe...

J'ai tout claqué dans les remakes HD de Crash Bandicoot :(


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