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RIDLEY :
LES CHRONIQUES D'UNE OMBRE

Chapitre 3. « Comme à l’entrainement… »

       Harassé, transit par le vent, je me laissai tomber sur le sol…
       Je levai le regard vers le centre pharmaceutique de BioHeal. J’avais enfin réussi à grimper jusqu’à cette fichue corniche… Au dessous de moi, à environs une vingtaine de mètres, la mer houleuse rageait sur les rochers. Je déglutis, en me remémorant le moment où j’avais perdu l’équilibre en escaladant la falaise, et où j’avais failli y passer…
       Brrr…
       Le bâtiment orangé auquel je faisais face se dressait tel un immense autel. Cruciforme, il devait bien mesurer deux bons kilomètres carrés ; à l’intersection entre les deux parties trônait une tour assez imposante, qui, selon les informateurs, contenait l’ordinateur central du système de sécurité. Juste en dessous, les bureaux centraux de BioHeal… Mon objectif…
       Je me relevai, agitai ma queue pour en dégager les quelques dernières gouttes d’eau, puis déployai mes ailes, en m’étirant avec plaisir. Malgré ma grande taille, je ne risquai pas d’être aperçu, étant donné que cette partie de l’île n’était pas surveillée. Alors que je m’approchai de l’édifice, un BIP résonna dans mon oreille interne. J’activai le lien Radio.
       Une voix familière se fit entendre.
       « Opérations à Dragon-1. Avez-vous atteint l’objectif ?
       - Dragon-1 à Opérations, répondis-je. Le bâtiment est juste devant moi. Je m’en approche.
       - Reçu, Dragon-1. Trouvez un conduit d’aération, vous pourrez sûrement pénétrer par là.
       - Affirmatif. Au fait, Ada, c’est vraiment la peine d’utiliser tout ce protocole ? De « Dragon-1 » à « Opérations », avec tous ces « Affirmatifs » ou « Négatifs », on s’y retrouve plus…
       - On n’y peut rien, gloussa mon opératrice. C’est le métier qui veut ça !
       - Comme tu le sens, soupirai-je. Au fait, quelle est la suite du programme ?
       - On l’a revu une dizaine de fois ! Pour commencer, infiltre-toi dans la construction. Dès que tu auras repéré les lieux, pénètre dans la section du relevé des produits pharmaceutiques : là, tu devras pirater l’ordinateur principal pour récupérer leurs données et détruire le réseau du Centre. C’est à ce moment qu’il faudra être très prudent, vu que les systèmes d’alarme seront avertis d’une présence étrangère… Enfin, si tu en as l’occasion, rend-toi aux bureaux centraux du bâtiment. Tu devrais y trouver le responsable de la section commerciale de BioHeal. Il faut le réduire au silence d’une manière ou d’une autre !
       - Compris, fis-je. Je suppose que l’éliminer n’est pas la meilleure option.
       - Affirmatif. L’intimidation serait mieux adaptée ; ça sera plutôt facile, vu ton apparence, ajouta-t-elle avec un petit rire…
       - Rigole, rigole… N’empêche, je la sens toujours pas, moi, cette mission…
       - Allez, m’encouragea Ada ! Ne t’inquiète pas, ce sera exactement comme à l’entraînement ! Au fait, n’oublie pas que BioHeal est la principale société pharmaceutique de la Fédération avec Biométrix ! N’agresse surtout aucun employé, cela pourrait mal finir !
       - Pas de problème, Ada… assurai-je. Tu me connais… »
       Je coupai la communication avant de la laisser répliquer…
       Ada Wong, humaine, 21 ans, était une de mes plus anciennes connaissances de l’Université Fédérale. Nous étions rentrés à l’Académie militaire ensembles : Albert Wesker, mon mentor, nous avait présentés à l’ouverture de la promotion, et avions très vite sympathisé. Cela n’étonna donc personne lorsque nous postulâmes en même temps pour entrer dans la classe Chasseurs de l’armée : de ce fait, nous commençâmes à travailler ensemble. En fait, avec le recul, je réalise qu’elle fut ma seule amitié durable…
       Alors que j’arrivai à proximité de la façade, je me tirai de mes pensées. Bon, le tout était de trouver cette fameuse bouche d’aération ; je l’aperçus en scrutant le haut du mur. Elle paraissait assez large pour que je puisse m’y engouffrer. Bien. Si je me servais de mes ailes, je risquais de me faire repérer : j’optais pour une seconde solution, à savoir atteindre la grille en escaladant la paroi. À grand peine, je parvins à m’y hisser grâce à mes griffes. Avec ça et la montée de la falaise, si je n’arrivais pas à obtenir mon diplôme d’alpiniste…
       En repliant mes ailes, je réussis sans problèmes à me glisser dans le conduit. Je m’équipai alors de mon GPS 3-D afin de repérer ma position. Direction : la section du relevé des produits…
       Quand j’y repense, j’ai toujours été lié d’une certaine manière à la Fédération… L’ex capitaine Rebecca Chambers, qui avait pris soin de moi pendant plusieurs années, et que j’avais l’habitude d’appeler « Grande sœur », faisait déjà partie de l’armé lorsque son équipe m’avait trouvé à moitié mort de faim sur ma planète natale. Je n’ai aucun souvenir de cette période. Lorsque l’on m’a annoncé que mon peuple entier avait été décimé par un une météore radioactive, je devais avoir cinq ans… Je n’avais pas bien compris au début, mais, au fur et à mesure que je grandissais, je réalisai la portée de ce destin tragique qui était le mien : je ne pourrais avoir de descendance. J’ai finis par m’y faire, décidant de profiter de chaque instant de ma vie. Le superviseur Albert Wesker était lui aussi un militaire ; bien qu’il ait toujours été assez froid avec moi, je le considérais avec beaucoup de respect. Il prit la charge de m’enseigner les tactiques militaires et politiques à l’Académie Fédérale ; c’est également lui qui me permis de me présenter au poste de Chasseur de troisième classe… Bien sûr, je ne parle pas d’Isis 6P04F20S et des autres…
       J’arrachai aussi silencieusement que possible la grille de ventilation, puis passai par l’ouverture pour me retrouver dans une salle déserte qui ressemblait à un grand bureau ; il y avait un grand nombre de terminaux. Bingo… Je m’approchai d’une des unités et la mis sous tension : l’holo-écran qui y était relié s’alluma ; après le temps d’activation, je connectai mon Terminal personnel et téléchargeai les données des médicaments vendus à ce jour. BioHeal était une des plus grandes entreprises pharmaceutiques du système fédéral. Son succès lui avait valu la place de la compagnie Biométrix dans les préférences du gouvernement… Mais quelque chose ne tournait pas rond : les chargements de médicaments de sociétés rivales diminuaient de plus en plus, certains de leurs employés étaient déclarés « suicidés », ou disparaissaient tout simplement… Ada et moi avions donc été engagés soi-disant par la branche douanière de la Fédération pour découvrir ce qui se cachait derrière tout ça, mais nous savions très bien que le principal mandateur de l’opération était Biométrix. En farfouillant parmi les historiques de cette dernière, Ada avait découvert des preuves concernant une sombre affaire de trafic avec la Pègre dans laquelle BioHeal semblait très impliquée. Les dirigeants de Biométrix désiraient apparemment que tout ceci reste secret, et c’est à propos de ce sujet que je devais garantir le silence d’Hermann Alsem, le responsable commercial de la société. Après tout, je me contrefichais de leurs affaires… Tout ce que je désirais, c’était finir au plus vite cette mission afin de percevoir ma paie.
       Comme prévu, lorsque j’effaçai les données de l’unité centrale, une voix retentit :
       « Attention. Une intrusion a été signalée dans la section du stockage des informations. Tout le personnel doit évacuer la zone, les unités de surveillance vont débarquer. Je répète : tout le personnel doit évacuer la zone ! »
       Comme si une petite patrouille fâchée tout rouge pouvait m’effrayer… Je rangeai en hâte ma capsule USB et me retournai vers la bouche d’aération ; je m’y engouffrai juste à temps, alors que des gardes venaient d’ouvrir la porte de la salle. À présent, le tout était de parvenir jusqu’au bureau de la grosse légume…
       J’avais parcouru la moitié de la distance qui m’en séparais, lorsque je perçu des voix depuis mon conduis d’aération. Parmi celles-ci, je reconnus celle de ma fameuse cible ; je n’aurais pas à me taper tout le trajet -bien…- . Je cherchai une grille par laquelle je pourrais observer la conversation. Voilà, parfait… J’activai mon oreillette pour ne rien manquer.
       Même si je ne parvenais pas à distinguer son expression, la voix d’Alsem paraissait soucieuse. Il discutait avec deux hommes en noir, accompagnés d’une dizaine de gars armés, leurs fusils bien mis en évidence. 
       « Vous comprenez, Hermann, que nous ne pouvons plus attendre, dit l’un des deux hommes.
       - Ecoutez messieurs, répliqua Alsem, je sais bien que votre chargement est la pièce maîtresse du transfert de cocaïne, mais nous avons nous-mêmes des directives à remplir. De plus, il semble que Biométrix aie décidé d’abandonner son implication dans notre affaire. Je vous assure que dans quelques jours, nous verrons…
       - Tout ce que je vois, Hermann, le coupa le deuxième trafiquant, c’est que vous n’êtes pas apte à la tâche que nous vous avions confié ! Rappelez-vous, nous avions pris des engagements vis-à-vis de la société BioHeal et nous les avons tenus. Nous attendons que vous en fassiez autant… ! »
       La réponse d’Alsem fut couverte par un craquement inattendu… Je réalisai trop tard que ce qui avait provoqué ce bruit était le conduis, qui ne pouvais apparemment plus supporter ma carrure. Je n’eus pas le temps de me retirer le tuyau en acier céda et m’entraîna avec lui. Heureusement, mes ailes amortirent mas chute, sans pour autant la rendre indolore.
       Les gardes du corps n’avaient pas perdu leur temps : alors que je m’étais à demi-relevé, je sentis dix fusils automatiques braqués sur moi.
       Oups…
       Péniblement, je tentai de me relever. Mais en vain : je m’étais empêtré dans mes ailes. Un des deux mafieux pointa son revolver en plein sur mon front. Sa voix était empreinte de terreur. Il ne devait pas souvent avoir affaire à des Prédactyles.
       « Et bien, Hermann, articula-t-il. Vous nous cachiez que vous effectuiez des expériences sur des êtres vivants… ? Qu’est ce que c’est que ce truc… ?
       - Pour tout vous dire, répondit Alsem, je n’en sais rien…
       - Au nom du code pénal interfédéral, bafouillai-je, vous êtes en état d’arrestation pour implication dans un trafic de drogues… »
       Je suppose que j’étais le seul à ne pas trouver la situation drôle, puisque les pourris qui m’encerclaient s’étaient mis à rire.
       « Alors comme ça, commenta un des gros bras, la fédération s’abaisse à recruter des dinosaures ? »
       Puis, en appliquant son arme sous ma gorge :
       « Et ça sait parler, en plus, cette bestio-… »
       Il ne put terminer sa phrase : je ne lui en laissai pas le temps. D’un coup d’aile, je me redressai et lui envoyai un coup de poing en travers la figure. Un de moins.
       Les autres blaireaux comprirent sûrement que je ne faisais pas dans la dentelle et ouvrirent le feu. J’esquivai les balles de mon mieux, par de grands sauts, ou en m’accrochant aux murs à l’aide de mes griffes. Les balles qui me touchaient n’avaient pas d’effet, pour la plupart ; en revanche, je constatai avec douleur que l’une d’elles s’était logée dans mon épaule. Je devais en finir au plus vite. J’aperçu à temps qu’un des mercenaires avait dégainé un lance-missile. Ce genre d’armes pouvait me causer plus de soucis…
       J’effectuai un saut pour me placer juste derrière lui. Il se retourna rapidement mais ne put éviter mon uppercut. Il s’affaissa dans un soupir bruyant. Je me débarrassai de trois autres gêneurs d’un revers de la queue, qui les mit out pour un moment. D’un coup d’œil, je remarquai qu’Alsem et ses deux copains s’enfuyaient par un sas à l’opposé de la pièce. Ils n’allaient pas m’échapper comme ça… Je saisis un des gardes du corps qui me barrait le passage par le col, le projetai contre deux de ses collègues, et me propulsai d’un coup de patte arrière vers mes cibles ; sûrement par manque de chance (et de freins ?), je ne parvins pas à m’arrêter à temps et percutai un des deux hommes en noir, lui brisant éventuellement deux ou trois côtes au passage… La balle dans mon épaule me fit grimacer lorsque je tombai dessus. Je me relevai (pour la troisième fois depuis le début de cette fichue mission) et fis face au deuxième mafieux, pour réaliser avec surprise qu’il avait saisit Alsem par derrière et qu’il pointait son arme sur la tempe du bureaucrate.
       « Regarde, la bestiole ! C’est lui que tu veux, hein ? Alors tu vas gentiment reculer…
       - Espèce de bâtard, vociféra Alsem…
       - On garde sa langue dans sa poche, Hermann… Vous êtes ma clé de sortie… »
       Je pris la parole :
       « Tuez-le, cela ne me regarde pas… Je dois juste m’assurer qu’il ne parle pas de votre affaire… »
   Ce gars là semblait excessivement sensible au bluff…
       «  Vous pouvez vous défouler sur lui si ça vous amuse, repris-je, mais après il va falloir que je vous fasse taire également. »
   Je souris, me délectant de sa mine déconcertée…
       - C’est peut-être un défaut de ma personnalité, continuai-je sur le ton de la conversation, mais je prends souvent plaisir à aiguiser ma queue sur les cadavres de pourris dans votre genre… »
       C’en était trop. Oubliant son otage, le type pointa son arme vers moi et tira plusieurs salves en hurlant de frayeur. Aucune d’entre elles ne me touchèrent. J’effectuai une roulade (courage, mon épaule adorée !) et chopai la main qui tenait son flingue. Je la tordis, le privant de tous ses moyens : il poussa un cri et tomba à genoux.
       Après avoir garanti le silence d’Alsem (vive l’intimidation !), je reçu un appel d’Ada. Des forces spéciales de la fédération allaient arriver pour faire le ménage et récupérer les mafieux. Parfait. Ce n’était pas si mal pour une première mission…!
       Lorsque les soldats arrivèrent, accompagnés d’officiers de Biométrix, certains d’entre eux eurent l’air interloqués en m’apercevant : ils n’avaient pas dû être prévenus que « Dragon-1 », l’ « agent » qui avait rétabli la situation, mesurait plus de deux mètres cinquante… Je livrai en mains propres au chef de laboratoire de Biométrix la capsule USB qui contenait la liste des médicaments de BioHeal, ainsi qu’un Disque dur que j’avais récupéré sur le corps d’un des deux hommes en noir. Ce n’est que bien plus tard que j’appris qu’il contenait les données d’architecture et les codes d’autorisation de la station orbitale connue aujourd’hui sous le nom de Biometrix Spatial Laboratory…
       Je reçus un message : une frégate m’attendait près de la fameuse corniche de tout à l’heure, pour retourner au QG. En me dirigeant vers la sortie du bâtiment, je croisais mon ami trafiquant aux côtes cassées, transporté sur un droïde-brancard. Je lui décochai un sourire compatissant.
       « J’espère que vous me pardonnerez mon impolitesse, lui susurrai-je, mais je dois prendre congé…
       - Ah Merde, grinça le type avec une expression de douleur ! Mais t’es qui toi, au juste !?
       - Section spéciale des chasseurs de prime de niveau 3. Mon nom est Ridley, tâche de t’en souvenir… »

Keliaran

RIDLEY :
LES CHRONIQUES D'UNE OMBRE
Fin du chapitre 3

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Un remake de Metroid Prime, enfin ! Vous en pensez quoi ?

Je prends direct ! Toute mon enfance en HD !

Je n'étais pas né à l'époque, quelle aubaine de pouvoir enfin le faire !

Très peu pour moi, j'attendais la trilogie d'un coup...

Bof, je l'ai déjà trop fait, je passe...

J'ai tout claqué dans les remakes HD de Crash Bandicoot :(


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