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Chroniques d'un Pirate de l'espace
Partie 1 : La mission Prométhée

Chapitre VII : Le Départ

   La nuit avait été calme malgré la présence de plusieurs milliers de prisonniers dans les murs du Haut Commandement. Cette quiétude était cependant troublée par mes interrogations quant au Général, qui n’avait plus donné de nouvelles depuis notre visite. Je redoutais l’arrivée d’Ezharion, peut-être davantage que les autres Majeurs, et cette anxiété m’avait empêché de trouver le sommeil. Je me rendais au hall principal du bâtiment et contemplais plusieurs minutes durant les statuts érigées des Capitana Majore passés, et regrettais que Vadar n’y figurait pas encore. Le hall avait d’abord été une sorte de temple dont les vestiges demeuraient encore en ce temps, marqués par des textes gravés dans les murs dont le sens avait une connotation mystique ou onirique. Nos ancêtres ont toujours été fascinés par les astres, le monde « inconnu » qu’était l’espace, ce sentiment de n’être qu’une minuscule parcelle de vie dont l’immensité de l’Univers dont les frontières sont toujours insondables.

   L’Histoire des Myrmidons divergeait de celle des Pirates « communs », nous étions issus d’une deuxième branche de l’espèce, née dans des terres hostiles entourées de glaces et de volcans en activité. Cet environnement a renforcé et conditionné les Myrmidons de telle sorte qu’ils étaient naturellement plus forts et plus aptes que leurs congénères. Des peintures rupestres présentes dans le hall témoignaient de cet héritage génétique, tandis que nos ancêtres marchaient vers l’Est et durent traverser le Grand Océan pour rejoindre le continent principal. Il n’y eut plus de Myrmidons sur le « Myrmidonum Continentae », considéré comme une terre sacrée. Son accès avait été rendu plus difficile par la maîtrise du Grand Océan par le Général Kadar et sa flotte maritime postée sur toute la côte des Terres du Nord jusqu’au Sud, sans compter le maelstrom au cœur du Grand Océan, agissant comme une barrière naturelle.

   La venue tant attendue d’Ezharion peu avant le levé du jour interrompait mes occupations. Il s’était vêtu d’une toge de couleur crème uni, dépourvu d’ornement ou d’artifice quelconque. Cette apparente simplicité m’avait marqué tant son accoutrement n’avait plus rien de solennel. Il entrait dans le hall sans prendre la peine de me saluer, gardant sa tête encapuchonnée ne laissant que sa mâchoire transparaître sous la lumière naturelle de la Lune. Je restais sur-place sous les arcades du hall où Ezharion me rejoignait finalement.
   - Mon frère est souffrant, annonça-t-il avec un ton inquiet. Quelque chose le perturbe.
   - Vous savez pour notre… altercation ? Demandais-je.
   - Oui, vous n’êtes pas responsables de cela. Quelque chose le perturbe, répéta-t-il.
   Ezharion se mit à farfouiller dans les poches intérieures de sa toge et finit par en sortir une tablette, ses doigts parcouraient l’interface de l’appareil, il tremblait, comme terrorisé.
   - Tenez, m’intima-t-il en me donnant la tablette.
   Des images étonnantes et effrayantes se mirent à défiler. Sur chacune d’elle je voyais ces « dragons » en train d’attaquer des villes entières, généralement habités par des civils. Ces images provenaient des systèmes de surveillance généraux aux grandes villes qui avaient résisté aux assauts des monstres et de leurs « fidèles » corrompus.
   Je repoussais la tablette vers Ezharion, horrifié.
   - Où voulez-vous en venir ? Lui demandais-je, angoissé.
   - Ces choses nous mettent en pièce, Capitana Majore. Mais pas avec les moyens conventionnels, je veux dire, elles ne se contentent pas de détruire des villes entières, elles endoctrinent les foules, nos soldats, nos civils, et ce, avec une facilité qui me déconcerte.
   Il se mettait à faire des va-et-vient entre deux colonnes de l’arcade en joignant ses mains de temps à autres.
   - C’est trop facile et ça n’est pas normal. Il y a une…
   - Taupe ? Le coupai-je.
   Il hochait de la tête et poursuivit.
   - Vous le pensez aussi, n’est-ce pas ?
   - L’idée m’a traversé l’esprit, lui confiai-je. Maintenant que nous la partageons, cela commence à faire son chemin.
   Peregrim V’hon sortit du couloir des quartiers privés pour atteindre le hall, ma présence et celle d’Ezharion ici ne l’avait semble-t-il pas surpris.
   - Messieurs, nous salua-t-il.
   Ezharion se retourna vers lui promptement, sans retirer sa capuche.
   - Peregrim V’hon, venez ici, lui ordonna-t-il sèchement. Vous n’avez pas été suivi ?
   - Non Monseigneur, lui assura-t-il.
   Le Chef Suprême des Myrmidons nous invita tout deux à le suivre jusqu’au Haut Commandement, sans nous en dire davantage sur l’instant.

   Les rues de la ville n’étaient pas éclairées ce soir-là, Ezharion me confia que c’était selon ses ordres. Il n’était pas dans ses habitudes de venir jusqu’au Centre de Commandement des Myrmidons sans garde, et je n’avais jamais connu la ville dans cet état d’apparente quiétude, inanimée et totalement plongée dans l’obscurité que seule la lueur de la Lune venait percer. Nous suivîmes Ezharion jusque dans la tour du Général Kadar où je redoutais de me retrouver compte tenu des évènement passés. Peregrim semblait partager mon anxiété et m’avait paru tout aussi marqué par la fatigue que moi.
   Nous arrivâmes devant la porte du bureau de Kadar dont les portes coulissaient à notre venue tandis que ses gardes s’écartèrent du passage.
   - Tout ce qui sera dit ici devrait rester entre nous, prévint Ezharion.
   Nous acquiesçâmes, le Général Kadar était assis devant son bureau sur lequel ne figurait plus aucun document, tablette ou écran de contrôle, les lieux avaient été vidés avant notre arrivée. Les portes se refermèrent dans un bruit sourd, Kadar se leva tandis qu’Ezharion s’asseyait sur un fauteuil non loin de l’entrée.
   - Capitana Majore, nous n’irons pas par quatre chemins. Je sais qu’en ces temps ça peut sembler banal mais… Il y a un ou plusieurs traîtres au sein du Haut Commandement. La reddition de nos ennemis n’est pas sans conséquence, comprenez-vous ?
   - Je crains que oui.
   - Des conséquences qui m’ont imposé de faire évacuer la ville le plus rapidement et le plus discrètement possible, continua-t-il. Peregrim, j’ai votre parole ?
   Je me tournais vers V’hon, sans comprendre de quoi il en retournait, Ezharion se releva.
   - Capitana Majore, Vadar J’hen a été tué par un Myrmidon, nous le savons parce que l’entaille a été faite par une lame spécifique à notre légion. Cela me conforte dans l’idée que j’ai depuis l’arrivée de ces monstres, vos rangs sont gangrenés eux aussi, et Peregrim s’est vu confié la lourde tâche de trouver qui est, ou… sont les coupables.
   - Pourquoi ne pas m’avoir confié cette mission ?! Protestai-je. Si les Myrmidons ont des traîtres parmi eux, c’est à moi de les trouver et de prendre les mesures qui s’imposent, non ?
   Peregrim me prit par l’épaule amicalement.
   - Pas cette fois, Hygwë. Les enjeux sont colossaux, vous serez utile à la guerre, ce qui est de l’ordre politique et diplomatique vous concerne mais… J’ai davantage l’expérience de ces choses.
   Je payais mon inexpérience dans le domaine et finissais par approuver la décision du Général et de son frère.
   - La lutte sera acharnée, Capitana Majore, reprit Kadar. Et nous aurons besoin de vous et de vos légionnaires pour conduire les Légions à la victoire. Dès que les insurgés sortiront des cellules, ils tomberont sur une ville fantôme, et l’Inquisiteur Nakeesh se fera une joie de les réduire en cendre.
   - Vous allez sacrifier le bastion le plus sûr que nous ayons, Général ? M’alarmai-je.
   - Nous n’aurions pas eu le choix de toute façon, Capitana, au lieu de subir des pertes collatérales, le plan initial des traîtres et des insurgés va seulement nous faciliter la tâche.
   J’affichais une moue à demi satisfaite, sortant du bureau du Général en compagnie de Peregrim qui n’avait pas semblé troublé par les évènements.
   - Vous étiez au courant de tout cela, alors ?
   - Oui, je reconnais que ça prend une tournure étrange, sourit-il. J’aurai voulu vous en parler plus tôt mais comprenez…
   - Les murs ont des oreilles, le coupai-je.
   Il acquiesçait.

   Le jour se levait quelques minutes à peine après notre retour au CCM lorsque les autres légionnaires se levèrent. J’abandonnais Peregrim dans ses quartiers et rejoignais les miens, tout deux allions organiser notre départ précipité du Haut Commandement. L’accalmie avait peu à peu gagné les lieux et, tandis que j’envoyais les troupes à l’extérieur depuis le hall, Mamen O’ri s’alarma.
   - Que se passe-t-il Capitana Majore ? Pourquoi mes légionnaires sont à l’extérieur ?!
   - Nous devons partir, Mamen. Habillez-vous, lui intimai-je en poursuivant l’évacuation.
   Il retourna sur-le-champ dans sa loge sans mot dire, Ersut S’han m’avait rejoint pour gagner du temps tandis que les autres majeurs reprenaient le commandement de leurs légionnaires respectifs.
   - On évacue ? Pourquoi ? Demanda-t-il.
   - Pas le temps d’expliquer.
   J’avais conscience que parmi mes légionnaires, un ou plusieurs traîtres se tenaient dans nos rangs, cette pensée m’avait rendu nerveux et impulsif, presque paranoïaque. Peregrim acceptait la réalité comme elle était venue, sans en paraître davantage affecté, sans sembler éprouvé ou atterré, comme s’il avait toujours su sans avoir eu l’occasion d’agir, faute de ne pas avoir le grade nécessaire. Lui et moi partagions désormais ce lourd fardeau, d’où émanait un désir secret, inavouable et terrifiant.
   Le désir de vengeance.

DHX

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Fin du chapitre 7

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Un remake de Metroid Prime, enfin ! Vous en pensez quoi ?

Je prends direct ! Toute mon enfance en HD !

Je n'étais pas né à l'époque, quelle aubaine de pouvoir enfin le faire !

Très peu pour moi, j'attendais la trilogie d'un coup...

Bof, je l'ai déjà trop fait, je passe...

J'ai tout claqué dans les remakes HD de Crash Bandicoot :(


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