LA CREATION DU COSTUME DE PUISSANCE
Chapitre 4 : Tempête blanche
An 15K9, 3 juillet, 13H57.
Le soleil de Tallon éclairait encore énormement, même si midi avait déjà été passé depuis presque deux heures. La chaleur accablante poussait tous les habitants de la cité vers les fontaines, les nombreux atriums et les endroits calmes et ombragés. Une vie paisilble et proche de la nature s'écoulait, loin des technologies dévastatrices et impures.
Ce climat était bien évidement l'inverse de celui qui régnait dans les laboratoires. L'ambiance studieuse et tendue forçait les ouvriers à parler peu, à ne penser qu'à leur travail, la technologie ayant la plus grande place dans leur vie actuelle. Personne n'en était satisfait mais tous savaient qu'ils opéraient pour le bien de l'Univers et du futur, et cette pensée leur redonnait du courage à chaque fois.
Charaz ayant fini de déjeuner, il vint faire une inspection générale des travaux. En seulement un mois, la construction avait pris une allure extrêmement rapide. L'Armure de Puissance en elle-même était totalement finie et opérationnelle, les convertisseurs d'oxygène ayant été mis en service il y a trois jours. L'Armure possédait une autonomie illimitée, grâce à un ingénieux système. Le Costume était bardé de piles photovoltaïques, canalisant l'énergie solaire dans des batteries. Quand le soleil se cache, ou quand l'Armure traverse des souterrains, les batteries prennent le relai, et comme l'énergie circule dans un circuit fermé, elle ne se perd pas, d'où une autonomie illimitée.
De plus, le rayon de puissance, ainsi que le rayon à ondes, étaient tous les deux tout à fait pérationnels, les calibrages ayant été effectués avec brio.
Cependant, le Costume Varia et celui de Gravité devaient encore subir des réglages et autres modifications. Mieux vallait prendre son temps afin de s'assurer que tout est parfait.
Une goutte de sueur perla sur le front de Charaz, mais il savait que la chaleur n'était pas la seule responsable. Ses maisn tremblaient légèrement, et il sentit sa fréquence cardiaque accélérer, rien qu'au fait de penser à ce qui l'attendait. En effet, aujourd'hui, on lui avait confié une mission périlleuse, une mission qui avait d'ailleurs un but double. Il devait se rendre dans les monts de Phendrana, afin d'en rapporter un très rare cristal de Sheegoth. Puis, il aurait pour mission de revenir en passant par les cavernes du Magmoor, le tout pour confectionner une pile plasma. Cette dangereuse expédition n'allait évidement pas se faire seul, cinq gardes et soldats avaient été nommés pour l'accompagner. Sentant son stress monter, oppressé par les battements de son coeur qu'il avait en permanence dans les oreilles, il décida, pour se changer les idées, d'aller au plus vite préparer ses affaires.
Trente minutes plus tard, la petite équipe était prête à partir. Chaque chozo portait sur lui une combinaison thermique rudimentaire, un exemplaire utilisés par les Chozos depuis très longtemps. Ils possédaient également des fusils à accélération galvanique pour se défendre contre les prédateurs.
Charaz dirigeait donc cette équipe, composée de Nakis, un des chercheur, et aussi un de ses amis, de Ahroc et Kajav, deux gardes, et également de Vart et Aharon, deux soldats, plus spécialisés dans le combat. Chacun savait que cette excursion dangereuse pouvait leur être fatale. Aussi, la tension était palpable, et Charaz remarqua qu'il était un des plus sereins de la troupe, malgré son angoisse.
Devant l'ascenseur menant à Phendrana, la troupe faisait ses adieux aux ouvriers et aux techniciens, sous l'égide de Bov, le chef de la cité.
- Je vous souhaite bonne chance. Soyez prudents, ne prenez pas de risques inutiles, mais ne perdez pas de vue votre objectif principal.
- Sois sans crainte, Bov, nous reviendrons sains et saufs... dit Charaz, sans être sûr de se qu'il avançait.
- Nous comptons sur vous.
Charaz entra le premier dans l'ascenseur, suivi par ses cinq compagnons ( ndla : cet ascenseur menant directement de la cité Chozo aux Monts de Phendrana n'existe plus en l'an 20X0 ). Il actionna la commande, et la plate-forme s'éleva brutalement. Chacun décida de ne pas regarder en bas, sûrement pour ne pas voir les regards apeurés de leurs femmes et leurs enfants.
En l'espace d'une minute, l'air s'était refroidi, signe que l'expédition arrivait à destination. L'ascenseur s'arrêta séchement, ce qui fit tituber Charaz et les autres. Ils sortirent du compartiment, puis passèrent une première porte, avec un frisson, résultant à la fois du froid et de la peur. Ils arrivèrent enfin sur les Rives de Phendrana, où la peur laissa place à l'étonnement. Seul Charaz et Nakis connaissaient cet endroit, les autres n'étaient jamais venus et découvraient la beauté du lieu. Les rhinolophes furtifs tournaient en sifflant au-dessus de leurs têtes, et les cristallites reflétaient les rayons solaires dans un éclat éblouissant.
- Bon, eh bien, cette fois, on y est ! dit Charaz, afin de détendre l'atmosphère.
- C'est vraiment très beau... fit Aharon, estomaqué.
- Oui, peut-être ici, mais ce n'est qu'un aspect de la région. Il vit par ici des monstres féroces, et c'est un de ceux-là que nous devrons affronter.
- Pourquoi s'en prendre à ces fameux " Sheegoths " ? demanda Kajav.
- Les cristaux dorsaux de ces animaux entrent dans la réalistaion du canon de l'Armure, expliqua
Nakis. Ces cristaux sont froids en permanance, du fait de leur composition, à la fois organique et minérale. L'eau entrant en contact avec eux se glace
instantanement, et cela nous permettra de créer le fameux rayon de glace pour le
Costume.
- Des pisteurs ont repéré des Sheegoths récement, continua
Charaz. On les a vu non loin du plateau des Glaces ( ndla : plateau qui deviendra la zone de quarantaine pour les Pirates de l'Espace ). Ce plateau à l'accès difficile nous posera sans doute des problèmes.
La troupe se remit en route vers le plateau des Glaces, avec la peur au ventre. Ils traversèrent les Rives ouest, puis est, et arrivèrent dans le premier secteur ammenagé. Ils le trouvèrent
desert, car les quelques pisteurs sédentaires avaient déménagé quelques semaines avant, vers un autre poste. Ils traversèrent un couloir, juste derrière ce secteur habitable.
Soudain, la terre se mit à trembler sous leurs pieds. Un bec pointu sortit du sol gelé, et chacun fit un bond en arrière. Puis, ce bec rentra sous la surface, pour finalement faire réapparaitre un corps massif et brillant. Un scarabée polaire, toutes mandibules dehors, se trouvait ainsi en position d'attaque. Il fut rejoint, en quelques secondes, par un second scarabée, tout aussi imposant. Charaz dégaina sa lance, et Vart le rejoignit aussitôt, armé de son fusil galvanique. Les autres restèrent en retrait, pour se protéger. Un scarabée sauta brusquement un visage de
Charaz, lequel repoussa l'attaque d'un coup de lance, tandis que Vart était obligé de reculer, menacé par la seconde créature. Vart tira mais le rayon ricocah sur la carapace gelée de l'insecte géant. Pendant ce temps, Charaz repoussait tant bien que mal les offensives meurtrières de son ennemi. Le scarabée arrêta soudain ses attaques furtives, pour fixer le pauvre Charaz dasn les yeux, avant de bondir au raz du sol, en direction des ajmbes du chozo. Ce dernier eut le reflexe de s'accroupir à son tour, afin de brandir sa lance en titane, sur laquelle la gueule ouverte du scarabée vint
s'empaller dans un bruit atroce. Charaz se tourna, et vit Vart au sol, repoussant les mandibules de l'animal avec son fusil, alors que ses compagnons restés en arrière tentaient de l'aider, sans succès. Soudain, Vart put voir la lance de Charaz transpercer le monstre de part en part, et celui-ci s'effondra sans un cri sur le chozo apeuré, qui avait eu du mal à réagir.
Peu habitué aux combats avec des animaux, Vart, pourtant soldat, aurait perdu le combat sans l'aide précieuse de son ami et chef. Les remerciements furent longs, le soldat promit à Charaz de s'acquitter de sa dette envers lui, et cela comme il le pourrait.
Après ces émotions fortes, l'expédition se remit comme elle le pût en route. Ils arrivèrent au deuxième secteur habité, où ils trouvèrent les pisteurs. Ceux-ci furent très surpris d'entendre le but du groupe, et leur déconseillèrent de se rendre sur le plateau des Glaces. Mais Charaz savait ce qu'il devait faire, et, après avoir mangé un morceau, il repartit, en compagnie de ses cinq compagnons, sous le regard dépité des pisteurs.
La troupe marchait déjà depuis presque une heure. Le froid rapetissait peu à peu les forces de chacun. Le vent commençait à s'accentuer sérieusement. Une tempête de neige allait probablement se lever d'ici une vingtaine de minutes. Sentant cela, Charaz fit forcer l'allure du groupe.
Cinq minutes plus tard, Charaz et les autres étaient en vue du plateau tant attendu. Ses pics pointus et enneigés étaient très impressionnants, et paraissaient inaccessibles. L'ascension fut faciitée par des drapeaux, que
d'aures chozos avant eux avaient planté là afin de baliser la voie sûre. Au moyen de cordes, l'expédition parvint à gravir les flancs escarpés bordant le plateau, et cela en très peu de temps.
Arivé en haut, Charaz se rendit compte qu'il n'y avait ici aucun souffle de vent. Les autres chozos le rejoignirent, pour contempler le spectacle de cette plaine glacée, s'étendant à perte de vue devant eux. Ce grand espace blanc, bien que bordé de pics acérés et peuplé de créatures féroces, semblait pourtant calme et paisible.
Charaz, en tant que chef de troupe, vint briser le silence montagneux :
<< Nous y sommes. Les Sheegoths sont très dangeureux, soyons très
vigilents. Ils dorment principalement dans des grottes. Nous nous dirigerons donc enpremier dans cette direction. >>
Il montra le bord du plateau, composé de falaises abruptes. Tout le monde
acquiessa, puis le petit groupe repartit vers ce rebord, avec une peur de plus en plus tenace. A l'approche des arêtes pointues, chacun scrutait l'horizon blanc comme il pouvait, s'attendant à voir surgir un monstre horrible de tout côté.
Soudain, Ahroc poussa un cri en pointant le doigt vers une falaise. Tous s'arrêtèrent, puis fronçèrent les yeux pour mieux voir. Arhoc venait de découvrir une cavité rocheuse au pied d'une falaise, d'apparence assez profonde, un refuge idéal pour le monstre de
Phendrana. Tous fixaient la faille noire avec un sentiment indescriptible. Charaz remit la troupe en marche, vers la grotte maintenant.
A l'approche de la caverne, il se faisait entendre un ronflement vrombissant, dont l'intensité s'accentuait au fil des mètres. Pas de doute, le combat s'engagerait là. Kajav se porta volontaire pour aller explorer seul l'antre. Il s'avança, tremblant, près de l'entrée béante, puis il disparut aux yeux de ses compagnons.
Dans le noir, le valeureux garde s'éclairait avec une lampe thermique, quand soudain, la lumière se refléta dans une sorte de stalagmite brillant gigantesque. Il saisit un caillou et le lança vers le stalagmite. Là, le vrombissement s'arrêta net, le sol se souleva, et Kajav se retourna pour courir vers la sortie. Le Sheegoth poussa un hurlement furieux, et le chozo fut propulsédehors par le souffle violent. Le monstre sortit de la caverne en poursuivant
Kajav, mais fut arrêté par des douleurs dorsales inhabituelles. En se retournant, le Sheegoth pû voir deux chozos, Vart et
Aharon, postés au-dessus de l'entrée de la grotte, et lui tirant dessus pour sauver leur ami. Furieux, la bête piétina le sol de toute sa force, ce qui fit tomber les gardes de leur cachette. Une fois les cibles au sol, la créature fixa l'une d'elle,
Aharon, puis s'empressa d'aller le dévorer. Le cri du pauvre chozo déchira la plaine, ce qui terrifia les survivants, n'osant pas regarder. Par vengeance, Charaz et ses quatre compagnons ouvrirent le feu au niveau du ventre de l'animal. Celui-ci poussa un cri rauque, laissant tomber dans la neige une masse déchiquetée. Le sang du monstre commençait à s'écouler de son abdomen meurtri, et ses forces diminuèrent brutalement. Mais le Sheegoth rassembla les forces qui lui restaient, afin de foncer tête baissée vers le groupe, dont les membres se dispersèrent, avant de recommencer à tirer. Le monsre fixa alors
Charaz, puis avança dans sa direction. Charaz recualit lentement tout en fixant les yeux de la bête, quand soudain,il buta contre une pierre et tomba sur le dos. La gueule du Sheegoth s'ouvrit alors, Charaz ferma les yeux. L'animal poussa un hurlement d'extrême douleur, avant de s'effondrer dans la neige molle.
Charaz, pétrifié, ouvrit les yeux, et vit que la tête du prédateur était traverséede part en part par une lance. Tournant la tête, il se rendit compte que c'était Vart qui l'avait envoyé, sauvant ainsi la vie de son chef, comme ce dernierl'avait fait auparavant pour lui.
Sans un mot, Charaz monta sur le dos de l'animal mort, puis en arracha un des nombreux cristaux, avant de le ranger dans une besace. Il redescendit, et les autres se rassemblèrent près de lui, très choqués par la perte d'un de leurs frères.
Bidoman
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Fin du chapitre 4
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