LA CREATION DU COSTUME DE PUISSANCE

Chapitre 2 : Mise en forme

An 15K9, 20 juin, 10H04.

    Charaz se rendait comme tous les matins vers le lieu où on préparait "l'armure", comme les gens l'apellaient. Cette fabrication devait rester secrète et donc, un minimum de personnes savaient réellement de quoi il s'agissait. Quelques fuites involontaires avaient permis la création de rumeurs fantaisistes, des ragots que tout le monde aime bien colporter. Depuis une vingtaine de jours, date à laquelle la construction avait commencé, les racontards se multipliaient, ce qui amusait beaucoup les ingénieurs.
    Arrivé devant la porte gardée, Charaz dû montrer patte blanche pour entrer. Dans la pièce tenue secrète, il rencontra Dan, le conseiller ayant eu l'idée du Costume. Il était d'ailleurs aujourd'hui chargé de veiller à ce que l'armure soit fabriquée conformement aux plans établis.
    Dan engagea la conversation :
    - Bonjour, Charaz. Comment vas-tu, ce matin ?
    - Bien, répondit-il machinalement. Alors, quel est le programme, aujourd'hui ?
    - On doit finir l'assemblage du bras gauche vers 11H, sa pose est d'ailleurs commencée depuis quelques minutes par les ouvriers dans le laboratoire B. En ce qui concerne le casque, étant donné les nombreuses connexions qu'il contient, il ne sera définitivement prêt que dans un mois, si tout va bien. Mais le temps n'est pas vraiment un problème. Aujourd'hui, je t'ai reservé une tâche qui demande un certain doigté... Nous avons terminé l'assemblage du canon. Cependant, il nécessite évidement un calibrage, c'est donc à toi de le faire. Le plus important est de le finir dans un mois également, donc, pendant que les ingénieurs s'occupent des différents rayons modulables, tu pourras calibrer le rayon de puissance. En ce qui concerne sa connexion avec l'Armure, il nous faudra du temps pour le rendre fonctionnel, tout comme le casque.
    - Peu importe, tu viens de le dire : nous ne sommes pas bloqués par le temps.. Il serait stupide de bâcler le travail, et dangereux, vu la puissance que possédera l'Armure une fois terminée. Bien, je me rends au laboratoire de test sur le champ.
    Charaz passa devant le Costume, après avoir quitté Dan. Des soudeurs posaient des plaques d'aghilic sur l'armature souple. L'aghilic était un alliage ultra-résistant, n'étant fabriqué que par les Chozo. La formule tenue secrète n'était jamais parvenue à des mains étrangères. L'aghilic possèdait des propriétés étonnantes, il résistait sans problème aux températures très basses, de l'ordre des -273°C, proches du zéro absolu. De plus, il possédait une résistance physique incomparable, ainsi qu'une légereté unique. Le tout apporterait donc à l'Elu une protection optimale, tout en gardant sa souplesse, l'Armure venant se placer comme une seconde peau. Cependant, l'aghilic accusait une forte défaillance en cas de températures élevées, une faiblesse intolérable pour une protection de cette qualité. Les ingénieurs s'affairaient donc en ce moment même à résoudre ce problème thermique.
    Charaz arriva dans le laboratoire de test, où il trouva deux de ses collègues, Nakis et Choz, travaillant en ce moment sur le canon. Il les salua puis, comme à son habitude, leur demanda comment ils allaient, avant de lancer une blague quelconque, pour détendre l'ambiance. En effet, Charaz, bien que connu pour son éloquence et sa sagesse, n'avait pas son pareil pour toujours trouver les mots ui permettant d'arranger n'importe quelle situation, dramatique ou banale. Ces qualités faisaient de lui un conseiller respecté et admiré, notamment par Bov, le chef, qui avait sû en tirer partie.
    Nakis fit un compte-rendu de l'avancée des travaux :
    - Le rayon de puissance est opérationnel, nous avons réussi à créer un reservoir d'énergie illimité. Un convecteur crée un rayon surpuissant, matérialisant les photons de lumière, les comprimant puis les expulsant à grande vitesse sous la forme d'une boule lumineuse à la puissante démesurée.
    - C'est un procédé vraiment fiable ? demanda Charaz, un peu étonné.
    - Oui, le convecteur n'a pas de limites d'utilisation, mais l'essentiel est de vérifier le bon fonctionnement de celui-ci. C'est d'ailleurs ton rôle aujourd'hui. Par ailleurs, nous avons réussi à créer un rayon fait d'ondes irrégulières. Nous sommes parvenus à copier le procédé qui permet aux Bombus à diffusion des Monts de Phendrana de créer une énergie électrique très puissante. Certains éléments organiques des Bombus ont été intégrés au canon, et ils permettent de recréer des flux d'ondes pouvant partir à plus de 100 m sans aucun problème. Choz l'intégrera au canon aujourd'hui même, tu pourras également le calibrer.
    - Parfait, alors, au travail, maintenant !
    Nakis se leva et suivit Charaz dans la salle resevée aux tests balistiques. Il lui confia le canon, après l'avoir relié par des câbles à un générateur, reproduisant la puissance donnée au canon par les générateurs de l'Armure. Le canon se mit à briller dès le branchement effectué. Charaz, un peu ému, glissa son avant-bras dans le corps creux de l'arme, puis il saisit une poignée horizontale placée au fond. en l'effleurant du bout des doigts, il en définit mentalement le contour. N'excédant pas la largeur de 4 doigts, la poignée comportait uniquement 3 boutons. Son index se posa instinctivement sur le premier, s'activant par pression mais aussi par reconnaissance digitale, fonction de sécurité n'étant évidement pas activée pour le test. Ce premier bouton déclenchait un tir simple, une boule de photons matérialisés, prêts à causer de sérieux dégâts sur sa cible. En cas d'appui continu, le convecteur emmagasinait la puissance afin de la multiplier par trois ou quatre.
    Le second bouton, sous le majeur, actionnait l'ouverture du panneau de commande latéral du canon, permettant de sélectionner le type de rayon. Le dernire bouton, sous le pouce, permettait le tir d'un missile à tête chercheuse, de la taille du poing, mais à la puissance phénoménale.
    Après avoir pris connaissance des différentes fonctions de l'arme, Charaz pointa le canon sur une cible placée à environ 50 mètres. Charaz appuya brièvement sur le bouton de tir, une boule lumineuse fut propulsée vers la cible à toute vitesse, et le recul fit basculer Charaz, visisblement surpris. Soudain, au bout d'une quarantaine de mètres, la boule se volatilisa dans les airs.
    << Mince, la matérialisation n'est pas assez longue ! dit Choz. >>
    Il saisit un tournevis et un fer à souder, puis ouvrit la coque supérieure du canon. En quelques minutes, il enleva une interface inutile dans les circuits imprimés de l'arme.
    << Sans l'interface, le courant plus intense permettra une plus longue matérialisation des photons. >>
    Charaz recommença les mêmes gestes qu'auparavant, et tira. La boule partit à la même vitesse, mais cette fois, elle décapita le mannequin, et alla s'écraser violemment contre le mur situé 10 mètres derrière celui-ci.
    - Bien, cette fois, je pense que la matérialisation est assez longue, non ? demanda Charaz en plaisantant.
    - C'est convaincant, en effet ! rétorqua Nakis.
    La phase de test se poursuivit, afin de prévenir tout disfonctionnement. Dans l'après-midi, le générateur à rayon à ondes fut monté sur le canon. Il passa la même série de test, dont il sorti avec brio. Le canon était donc maintenant prêt à moitié, un résultat encourageant pour toute l'équipe.

Bidoman

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Fin du chapitre 2

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