SR-388
Chapitre 5 : Métroïde
Les six rescapés de l'attaque des bestioles dans la cité
Chozo montèrent à bord du vaisseau. A l'extérieur, tout semblait calme, mais
ils ne voulaient plus s'y aventurer. Savoir que le vaisseau spatial avait une
coque capable de résister à un météore les rassurait quant à leur
sécurité en cet intérieur. Londo retira se combinaison et se posa sur un
siège holographique pour souffler un bon coup. Anttor posa la capsule contenant
le drôle d'animal sur un comptoir et reprit son souffle. Les quatre autres
explorateurs ne prirent même pas le temps de retirer leur combinaison, ils
s'effondrèrent sur le sol, fatigués de leur course et à peine remis de leurs
émotions.
La lumière du sans dans lequel ils se trouvaient devint
rouge et une voix métallique annonça "Test de non contagion en
cours". Les explorateurs scientifiques se laissèrent chatouiller par la
fumée qui montait dans ce grand sas aménagé. après une minute, ils purent
enfin pénétrer dans l'habitacle du vaisseau. Des verres de sirops
biosynthétiques les attendaient au bar aux côté d'un collègue en blouse
blanche et au visage pâle (ugh !). Il s'appelait Yambo, c'était un
scientifique de renommée intergalactique. Il laissa ses collègues s'installer
tranquillement et dit :
- Alors, qu'est ce qui se passe ?
Anttor montra sa capsule contenait la bête qui flottait
toujours tranquillement. Yambo mit ses lunettes et regarda la bête avec
stupéfaction.
- C'est quoi ce truc ? demanda-t-il.
- Bonne question, répondit Londo. C'est une forme de vie
agressive que Anttor a réussi à capturer à temps. Tu vois, si cette bestiole
n'avait pas été enfermée là dedans, Anttor serait mort. De même si elle
parvient à sortir, c'est nous qui sommes mort.
- C'est incroyable ! Et les quatre autres ?
- Justement, ils ont été dévorés par cette bête.
C'était étrange, elles se posaient sur les visages, on aurait dit qu'elles
leur suçait les entrailles en passant par la bouche.
- C'est atroce !
- Oui. Et les victimes sont tombées raides mortes avec un
visage tout gris et tout ridé.
- Hum... fit Yambo en réfléchissant. Un peu comme si
elles absorbaient leur énergie ?
- Oui, un peu comme ça.
- On dirait... lança Yambo tout en se torturant les
neurones. On dirait une espèce de parasite qui absorbe l'énergie de sa victime
pour survivre. Mais c'est incroyable. Comment un être aussi petit peut-il
flotter sans se lasser, vivre sans air dans une capsule et avoir un système
d'attaque aussi développé ? C'est un véritable chef d'œuvre naturel, une
conception unique. Regardez la structure de cet animal, on dirait une ampoule électrique.
A l'intérieur, il n'y a que de l'énergie, un peu comme de l'électricité...
C'est étrange.
- Quoi qu'il en soit, dit Londo, mon avis est qu'il faut
mettre ce truc en quarantaine ou le relâcher. Je ne tiens pas à perdre ma vie
face à ça, ses congénères ont déjà fait suffisamment de victimes comme
ça. en ce qui me concerne, je vous laisse, je vais prévenir le centre.
Londo se leva et sortit de la salle. Il se rendit dans la
petite chambre équipée de l'émetteur récepteur radio et lança un appel à
la station de Ceres :
- Ici Flawn II, répondez.
- Nous vous entendons, Flawn II, à vous ! répondit
une voix féminine.
- Notre enquête sur SR 388 a coûté la vie à quatre
d'entre nous. Nous avons été victimes d'une attaque d'un organisme inconnu.
Ils étaient en assez grand nombre et nous avons été obligés d'évacuer les
lieux. Malheureusement, quatre d'entre nous n'ont pas été assez rapides.
- Avez-vous récupéré leurs plaques magnétiques ?
- Vous êtes marrante, vous ! Vous vous imaginez en train
de ramasser des plaques magnétiques sur des corps en train de se faire sucer
par des sangsues volantes ?
- Pardonnez-moi, c'était uniquement pour la
confirmation des décès.
- La confirmation, vous l'aurez quand on reviendra à
seize au lieu de vingt. Parce que vous croyez qu'on serait capables de laisser
quatre collègues sur une planète aussi moche juste pour vous faire une blague
?
- Excusez-moi. C'est la procédure officielle. Que
savez-vous de cette sangsue volante ?
- Hé bien pour l'instant, nous n'avons rien analysé du
tout. A vue d'œil, cette créature ressemble à une ampoule électrique.
D'après le professeur Yambo, elle serait remplie d'énergie. Devons-nous la
rapporter ou la laisser sur cette foutue planète ?
- Effectuez des premières analyses. si cet organisme
est réellement original et présente un intérêt tout particulier, veuillez
l'apporter à la station de Ceres.
- Très bien. En attendant, nous allons quitter SR 388
avec seulement trois morceaux de kalshar en poche.
- Vous pouvez quitter la planète. A notre prochain
contact, veuillez utiliser le codage numéro 715, il parait que les pirates de
l'Espace sévissent dans votre système solaire, et il serait déplorable de les
laisser s'approprier une telle créature.
- De toutes façons, les pirates ne sont pas fous : ils
risqueraient d'avoir du mal à venir chercher une de ces bêtes ici même
sachant que ça pourrait leur coûter la vie. Londo terminé.
Londo coupa la communication et revint vers ses
collègues. Il dit par interphone au commandant de bord qu'il fallait décoller
en direction de la planète Ceres et rejoindre la station orbitale. Il se
retourna ensuite vers la capsule et observa la bête qui s'y trouvait. Il dit :
- Il faudrait lui trouver un nom à cette bestiole
diabolique.
- Je propose bionergy ! dit Yambo. Je suis persuadé que
nous sommes en face de la plus grosse source d'énergie biologique. Plus je
l'observe, plus je la trouva fascinante.
- Bionergy ? fit Londo... Ca fait un peu yaourt, ça, non
?
- J'avais pensé à un truc... Pourquoi pas métroïde ?
fit Anttor.
- Métroïde ? demanda Yambo. Pourquoi ce nom là ?
- Bah... "metro" ça fait référence à
"principal" ou "premier". Vu que c'est le premier qu'on
découvre, c'est justifié. Et puis "roïde" comme dans
"astéroïde"... non ? En plus, il me semble que "metroid"
signifie quelque chose dans l'ancienne langue des chozos... j'ai lu ça dans un
live sur cette civilisation, et "métroïde" veut dire quelque chose
comme "menace" ou "prédateur ultime".
- Hum... dit Londo. J'admire ta façon de qualifier cette
bestiole sur laquelle on ne connaît strictement rien. Mais bon. A défaut
d'autre chose, pourquoi pas ? Pis ça sonne bien.
Anttor attrapa la capsule et la brandit en l'air pour
mettre la petite bête bien en évidence. Après un court instant d'auto
félicitation, il produisit sur un ton solennel les mots suivants :
- Te voilà baptisée, sale bête. Désormais, tu
t'appelleras Métroïde.
Akin
SR-388
Fin du chapitre 5
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