SR-388

Chapitre 3 : Kalshar

    Les scientifiques ressortirent de Flawn II et partirent une nouvelle fois en direction de la cité chozo qu'ils venaient de découvrir. Comme la dernière fois, l'ascenseur vint à leur rencontre pour leur permettre de descendre aisément. Cet ascenseur de quatre mètres de diamètre était très pratique pour les expéditeurs, ils pouvaient y déposer tous leurs outils.

    Quelques mètres plus bas, ils repartirent en direction de la grande salle écroulée. Londo donna les instructions :

- Avec les harpons, on va tirer des câbles pour atteindre les portes de l'autre côté. On y accèdera par tyrolienne. Pas questions d'avoir le vertige, messieurs. On en tire d'abord un seul et ensuite, on verra ce que ça nous offre. Je propose de nous diriger tout d'abord vers cette porte qui se trouve juste en face de nous.

    Un câble fut ainsi lancé. Anttor se proposa pour y aller en premier. Il était tout fier d'être le premier à entrer proprement dit dans cette nouvelle cité. Il avait l'impression qu'ainsi son nom pourrait entrer dans l'histoire du cosmos. Il se munit alors d'un baudrier et s'élança au dessus du vide vers l'autre extrémité de la pièce. En chemin, il regarda vers le bas et distingua une forme claire bouger. Il attrapa alors sa lampe et éclaira en bas. Il n'y avait rien. Il atterrit enfin dans l'orifice visé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Londo.

- J'ai vu quelque chose bouger en bas.

- Tu es sûr ?

- Oui, c'était clair et ça a bougé un peu. C'est peut-être un animal ?

- On verra bien. Comment ça se présente de l'autre côté ?

    Anttor se décrocha du câble et éclaira en face de lui. Il y avait une pièce, mais elle n'était pas sculptée. C'était juste un orifice dans la roche qui faisait penser à un trou dans du gruyère.

- Pas de traces de technologie ici. On dirait par contre qu'il y a une sorte d'escalier naturel... Ca a l'air solide. Vous me rejoignez ?

    Les autres scientifiques s'accrochèrent tour à tour au câble et rejoignirent Anttor dans son trou. Avec toutes leurs lampes combinées, ils parvinrent à mieux voir la salle. Elle ressemblait à une petite grotte tout ce qu'il y a de plus naturel, mais avec un escalier, ce qui la rendait incroyable. Londo prit son calepin électronique et y dessina le plan de la cité tel qu'il la découvrait. Après avoir regardé tous les recoins de la pièce, ils décidèrent de descendre le petit escalier, qui les conduisit dans une pièce similaire, avec un orifice pour descendre encore et une ouverture vers la grande salle apparemment écroulée. Ils descendirent encore un étage, toujours le même schéma. Deux étages, toujours pareil, et enfin, au troisième étage, ils semblèrent toucher le fond.

    Leurs prédictions étaient fondées. Ce nouveau niveau qui semblait être le plus profond entreposait les débris des sols des autres étages. Le tout s'était donc bien écroulé comme ils l'avaient imaginé.

- C'est du kalshar ! dit un scientifique équipé du petit détecteur. Il est très altéré. Cette cité doit être vraiment très ancienne !

- Ou alors le kalshar n'est pas résistant ! dit un autre scientifique.

- D'où l'intérêt de trouver un véritable gisement, fit Londo. On continue ?

- Attendez ! dit Anttor. C'est à ce niveau que j'ai vu la bête bouger ! A mon avis, il serait plus prudent de s'armer avant de s'aventurer plus loin.

    Tous sortirent alors leurs différentes armes. Ils avaient prévu toutes les éventualités et avaient pris chaque type de rayon fondamental. Le rayon de puissance, de glace, de plasma, à ondes, et les missiles. Il fallait au moins ça pour espérer survivre à une espèce inconnue et xénophobe. Ces types de rayons étaient en quelques sortes les éléments fondamentaux. Certains organismes étaient immunisés contre presque tous, mais il y en avait toujours un qui permettait de remporter la bataille.

    L'expédition continua encore dans de nouvelles pièces. Elles étaient toutes vides. Puis enfin, l'équipe scientifique arriva dans une sorte de sanctuaire en ruines. Au centre, une immense boule rocheuse. Autour, des piliers délabrés et toutes sortes de composants électroniques hors d'usage. Il ne semblait plus y avoir d'énergie pour alimenter tout ça. La grosse boule au centre s'était écroulée sur le sol. Elle avait dû transpercer le plafond et tout démolir sur son passage.

    Anttor se mit à étudier les composants électroniques et la forme globale de la pièce pendant que les autres en firent le tour pour découvrir par la suite que la grosse roche était un météorite composé de kalshar.

- J'ai compris !!! s'écria Anttor. Enfin je crois. Cette roche était leur source d'énergie. Elle était maintenue en suspension grâce à de la technologie gravitationnelle dont les chozos ont toujours su garder le secret. Mais un jour, pour une raison que j'ignore, il n'y a plus eu d'énergie à passer et la roche est tombée.

- Tu crois que c'est ce qui aurait pu causer la destruction du reste de la cité ?

- Probable.

- Tu te rends compte de ce que tu dis ? dit Londo. Cette roche est un météorite ! Il est entré en collision avec la planète, et toi tu insinues que les chozos l'ont maintenu en suspension grâce à leur technologie ?

- C'est ce que je pense, oui. C'est en tout cas ce qui me parait le plus logique, à partir de ce que je sais sur cette civilisation.

- Ainsi, les chozos auraient été capables d'empêcher la destruction de l'écosystème voire même de la planète juste en empêchant ce météore de s'enfoncer plus profondément ? Ils auraient été capables de ralentir, voire même de dompter la chute d'un météore de cette taille juste avec leur technologie... Mais c'est incroyable !

- Quand on connaît le nombre de planètes qui disparaissent ou qui changent de visage tous les cycles, on se dit qu'avec une telle technologie, la fédération pourrait sauver encore bien du monde !

- En tout cas, dit Londo, je crois que nous avons trouvé notre gisement de kalshar. Si en surface ce météore semble altéré, il semble que ça ne soit pas la même chose en profondeur. J'envoie les dernières données au Flawn II.

    Londo entra alors en contact avec le vaisseau. Anttor s'empressa de sortir son calepin pour lui dicter tout ce qu'il venait de découvrir. C'était apparemment une découverte de taille, et certainement un moyen de fantasmer encore plus sur la civilisation disparue du peuple oiseau.

Akin

SR-388
Fin du chapitre 3

<<< Retour à l'index des auteurs

<<< Retour à l'index de Akin