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   Après son récit, Jaïo se cala un peu plus sur la chaise. L'homme l'informa qu'ils l'avaient retrouvé complètement dévasté, pire que le commandant Shepard, et qu'il avait été transféré dans l'urgence dans une base secrète. Là, il avait été rafistolé comme il pouvait.
   -Ce que je voudrais savoir, dit Jaïo, c'est pourquoi vous vous intéressez à moi. Deux forces spéciales qui m'abordent sur un cargo, le fait que vous m'ayez récupéré et surtout, guéri. Au fait, j'ai quoi exactement ?
   -Vous avez perdu votre jambe gauche et votre bras droit à cause de la dépressurisation, et les autres membres n'en ont plus pour longtemps. Vous avez été sévèrement brûle par l'explosion de la bonbonne . Heureusement, votre cerveau n'a aucune lésion physique.
   -Jouons cartes sur table : que voulez vous que je fasse ? Vous me sauvez d'une mort certaine au lieu de simplement télécharger mon esprit comme on le fait habituellement. Vous avez donc besoin de moi physiquement. Et là, je ne vois pas en quoi je peux vous aider. Je suis un scientifique, pas un super ex-force spéciale avec un manteau noir, des lunettes de soleil et un sex-appeal d'Italien. Je suis juste un mec en lunette et blouse blanche.
   -Vous le savez très bien.
   Bien sûr que Jaïo le savait. Ils veulent mon corps avec l'ordinateur implanté. Ils souhaitent voir le comportement en situation de stress. Ils s'intéressent à mes recherches. En un sens, ses travaux étaient enfin reconnus à leur juste valeur.
   « Vous êtes l'homme de la situation, continua l'homme en se levant. Pas vraiment d'attaches, une certaine intelligence, votre sens de l'éthique flexible...
   -Je vous arrête tout de suite. L'éthique n'a rien à voir là-dedans : jamais je n'irais à l'encontre de la volonté de quelqu'un. J'ai juste procédé à une expérience sur moi-même, et c'est donc MON éthique qui entre en jeu. Or, mon code de conduite m'ordonne d'expérimenter et de rechercher sans cesse de nouvelles solutions à des problèmes à peine posés.
   -Votre code personnel donc... et tout un tas d'autres raisons font que VOUS êtes l'homme de la situation.
   Jaïo se contenta de prendre une cacahuète.
   « En admettant que ces cacahuètes étaient là avant, et ne sont pas apparues pour créer un effet de décalage digne de mauvais vaudevilles, de quelle ''situation'' parlez-vous, monsieur ? »
   Le gradé se leva et effectua quelques pas dans la pièce. Manifestement, il cultivait un certain goût du spectacle.
   « Depuis l'explosion de la station spatiale Surve et ce qui en a découlé, c'est la panique dans l'univers. L'apparition de la...chose s'est faite relativement en périphérie de tout espace habité, mais cela ne change rien. Les autorités sur Daiban m'ont chargé de trouver une solution à ce problème. Aucun résultat. Njet, nada, nichts, rien, kartoffelsalat. On a tout tenté, du bombardement lourd à l'envoi de négociateurs dotés d'implants de traduction universelle. On a juste retrouvé leurs vêtements. »
   « Nos scientifiques ont travaillé d'arrache-pied pour définir de quoi il s'agissait, continua l'homme en s'arrêtant devant la table. Après un mois, on sait juste que cela ne ressemble à rien de connu. Les archives militaires ne donnent rien. Et le pire... »
   Il plaqua ses mains sur la table.
   « C'est que ça s'étend. Cette chose grandit, professeur. Et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Déjà, une planète a été absorbée par ce truc. Et ça empire, de jour en jour .»
   Jaïo savait déjà ce qu'on allait lui proposer.
   Ils veulent que je trouve Samus Aran.
   « Nous voulons que vous trouviez Samus Aran. »
   -Pourquoi pensez-vous qu'elle en saura plus que vos scientifiques ?
   -On en sait rien. Mais ça ne coûte rien d'essayer, non ?
   -Je suppose que je n'ai pas particulièrement le choix...
   L'interlocuteur de Jaïo sourit, puis pressa un bouton.
   Le toit de la pièce s'ouvrit alors dans un mouvement concentrique. La brusque hausse de lumière aveugla Jaïo. Progressivement, ses pupilles se contractèrent, lui permettant de distinguer les détails de son environnement.

   Ils se trouvaient dans un hangar.

   « Professeur Smith, vous êtes désormais engagé dans une mission d'intérêt galactique. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra...*scrogneugneu où ais-je rangé cette fiche...*DAONC, professeur Gecko, vous êtes désormais engagé dans une mission d'intérêt galactique. Supporté par la Fédération Galactique, votre mission sera de retrouver Samus Aran, et de s'assurer qu'elle revienne rapidement pour défendre les intérêts de ses employeurs. Dans cette mission nous vous fournirons un vaisseau de transport, doté de toutes les installations nécessaires au voyage sur très longues distances. »   -Je vous suggère de commencer par Villedieu-les-casseroles. C'est un site archéologique Chozo, et on sait que Aran aimait farfouiller dans ce genre d'endroit. Et en plus c'est le plus prêt. Des questions ?   Jaïo se frotta le menton, à défaut du bouc, et finit par poser effectivement une question.   « Ça se conduit comment ? »

Arikado

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Fin du chapitre 4

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