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Chapitre 2 :

   Je me réveillais brusquement, secoué par mon voisin de cabine. « Hé, dites-moi, vous êtes vivant ou quoi? » Mes paupières restaient collées de fatigue, mais je parvins à grommeler ce qui pourrait se rapprocher le plus d'une insulte. J'émergeais progressivement de mon rêve et parvint à entrouvrir les yeux, alors que diverses indications apparaissaient sur ma vision périphérique, provoquant des migraines atroces. Immédiatement, j’émis le souhait de désactiver temporairement l’affichage rétinien. Une fois le pic de douleur passé, je me dirigeai vers le self du cargo GFS DSK (acronymes de Galactic Federation Ship et d’un ancien homme politique de l’époque pré-premier contact).
   Je ne faisais pas parti du voyage par gaieté de cœur. J’avais mieux à faire que de jouer les employés de livraison auprès de la FG.
   D’un autre côté, c’était le haut-commandement en personne qui m’avait « invité » à venir en personne leur présenter le résultat de six mois de travaux. Un nouveau modèle d’Unité Aurora, avec des capacités de traitement, de calcul et de raisonnement près de cinq fois supérieures à celles des modèles en vigueur. De plus, j’avais implanté un protocole de défense qui éviterait les « soucis » tels que ceux rencontrés sur Phaaze…
   Avançant à demi-zombifié vers les comptoirs-restaurants, je ne me rendis pas compte des deux hommes qui me suivaient alors que je progressais dans les coursives. Ce n’est qu’adossé au bar de la baie d’exploration du vaisseau que les deux individus m’accostèrent.
   Le premier était plutôt grand et maigre, portait un uniforme militaire avec un grade de sergent. Je remarquais que l’insigne portait deux ailettes sombres, signe distinctif des forces spéciales. Il était très maigre, limite dégingandé, presque chauve. Il semblait avoir une cinquantaine d’année, mais ses yeux marron sombres et vifs ne permettaient de lui en donner plus. Le second était plus petit de taille. Lui était Lieutenant: teint hâlé, cheveux noirs et taille moyenne. Ses cheveux étaient savamment coiffés en pétard, et il avait des percings visibles près de l’œil. Me jaugeant du regard tout autant que moi, je profitais du fait que je venais de déguster un petit-déjeuner énergétique pour réactiver mon « attirail ». Diverses indications apparurent alors sur ma rétine, et une légère décharge électrique parcourut tous mes muscles.
   Mon bio-ordinateur était réactivé et paré à servir.

   Depuis le premier contact, survenu vers les années 2400 du calendrier Julien, l’humanité a tout le temps tenté de prouver son hégémonie. C’est elle qui est à l’origine de la Fédération Galactique, d’ailleurs composée en grande majorité d’humains. Les extraterrestres se contentèrent à l’époque de faibles responsabilités, étant à l’époque en retard d’un point de vue technologique.
   Mais l’arrivée des Chozo avait changé la donne. En seulement vingt ans, la technologie fournie par les hommes oiseaux avait permis un véritable boom scientifique. La vitesse supraluminique était enfin à portée. A leur disparition, les humains furent plutôt embarrassés. Certes, ils avaient profité des avancées chozoïtes comme tout le monde, mais les « alien » étaient désormais à égalité avec eux. Socialement, le changement se fit brutal : les mégalopoles se peuplèrent de non-humain de manière rapide, la Fédération commença à accueillir des hauts-fonctionnaires extraterrestres…
   Malgré ce changement, les recherches telles que les miennes étaient mal perçues. Des alien parce qu’ils voyaient l’évolution humaine d’un mauvais œil, et de mes propres contemporains du fait du caractère dérangeant de ce domaine. Pour certains, du moins. Pour d'autres, ça allait encore plus loin. J’avais croisé un véritable taré qui avait créé des organismes génétiquement modifiés à l’aide d’un virus hautement instable. Il a fallu demander l’aide de la légendaire Samus Aran, qui a fait le ménage vite fait, bien fait.
   J’avais tenté une autre approche. Les humains ont toujours dépendus de la technologie, et la développent donc à une forte vitesse. Leur code génétique est le plus malléable (on avait commencé la thérapie génique dès les années 2000). Dès lors, pourquoi ne pas utiliser cette technologie pour faire évoluer l'homme ?
   Il existait depuis longtemps toute sorte de prothèses. On maîtrisais depuis longtemps la technologie cyborg (je m'étais d'ailleurs occupé, durant ma thèse, de la conception de l'armure du chasseur Ghor, mort de la main de Aran il y a maintenant six ans).

   Cependant, il était encore considéré comme contre-nature de se remplacer sciemment les organes par des plus performants.
   Mes recherches peuvent à l'occasion s'orienter vers ce domaine, mais la bio-informatique est, pour moi, l'évolution finale de l'augmentation humaine.
   Le corps est l'instrument de l'esprit, jusqu'à un certain point. De nos jours, on peut très bien s'implanter un pistolet Marteau ou un lance missile sur le bras, des servomoteurs pour sauter plus haut sur la jambe...
   Mais l'esprit reste tel quel. Et ce qui a fait que l'homme est resté l'espèce dominante, c'est le volume de sa boite crânienne. Pas la taille de son sexe (on trouve de ces trucs sur les stations spatiales...).
   Pour augmenter l'esprit, j'ai eu l'idée d'un second cerveau, indépendant du premier mais communiquant très rapidement avec celui-ci. Quelque chose de rapide, de facilement intégrable et disposant de capacités inédites.
   Un ordinateur. Et qui de mieux pour tester que soi-même ?

   « Professeur Gecko, me demanda le vieux ? »
   -Lui même. Que puis-je pour vous, sergent...
   L'identification faciale ne donne rien ? Ils doivent être classés dans le personnel en mission secrète...
   -Sergent OneToto, monsieur, et voici le Lieutenant Bidhomme, des forces spéciales. Nous aimerions discuter un peu avec vous, si cela ne vous dérange pas, évidemment.
   J'aimerais autant en connaître plus sur vous...
   -Prenez une chaise.
   Alors que les militaires s'installèrent, j’eus une vague sensation d'angoisse. Pourquoi est-ce que j'ai ressenti çà à ce moment...
   -Nous sommes des soldats qui ont été détachés à l'escorte de la nouvelle UA, me dit Bidhomme.
   Ça change des archéologues de Villedieu-les-Casseroles...
   -Le jeunot était dans les commandos de recherche, avant d'être muté. 'faut dire, on était là tous les deux lors de l'incident, il y a un mois...
   Je reposais mon broc de limonade (pas d'alcool, la machine amplifie la moindre molécule, ce qui me rend complètement ivre au bout d'un verre de bière) pour me concentrer sur la conversation.
   -Vous avez été témoins de ce qui s'est passé là-bas ? Racontez-moi...
   -Hé bien tout à commencé quand ce crétin de Ravenmushroom m'a abordé...
   C'est à ce moment précis qu'une unité de pillards pirates de l'espace aborda le GFS DSK.

Arikado

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Fin du chapitre 2

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