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RIDLEY :
LES CHRONIQUES D'UNE OMBRE
CYCLE 2

Chapitre 1. Un lit de ronces.

   Inaccessible plafond bleuté, le ciel de DyoPolis écrasait mon corps de toute sa masse. Mes journées s’étaient résumées à signer des papiers, à avaler des repas sans goût, à dormir.
   La même journée se répétait inlassablement.
   Sans mes ailes, impossible de quitter ce lit de ronces qui tapissait ma mémoire. Sans Ada, impossible de me dérober à la pensée du destin funeste qui attendait ma chair et mes gènes.
   Je ne savais plus combien de temps s’était écoulé. Je m’en moquais. Tous les visages s’étaient fondus en un seul. Le regard de Lalamya, empreint de pitié et de tristesse, m’insupportait, me rendait fou. Sans mes ailes, impossibles de quitter ce lit de ronces.
   Je devais partir. Tout reprendre à zéro.
   Quitter DyoPolis.
   Partir. Loin.

   Nous avions quitté l’atmosphère de Sheol et regagné la frégate qui nous avait attendus en orbite. A bord, nous nous étions précipités vers la cabine médicale, devant le regard interloqué des membres de l’équipage. Les corridors parsemés d’indicateurs holographiques qui nous séparaient de notre destination m’avaient semblés interminables. Sur l’énorme brancard qui le transportait, Ridley s’était agité en balbutiant des mots incompréhensibles, les yeux révulsés. Le médecin en chef de la frégate nous rejoignit après l’avoir placé en cellule de soins intensifs.
   « Ses signes vitaux se sont stabilisés, décréta-t-il. On l’a mis sous respiration artificielle. Heureusement que vous nous avez fourni toutes ses données physiologiques. Il s’en sortira sans trop de problèmes, mais…
   - Mais, m’enquis-je… ?
   - Il s’est administré énormément de doses de Zured et de substances médicales non prescrites durant deux ans. Nous pouvons lui empêcher de faire d’autres crises, mais pas le placer en cure de désintoxication. »
   Je fronçai les sourcils. Lorsqu’il allait se réveiller, Ridley allait très probablement éprouver un manque. Nous avions prévu beaucoup de scénarii, mais celui-là n’en faisait pas partie. Ghor me tapota l’épaule :
   « Lalam’. Il faut que nous fassions un rapport à Wesker. »
   J’acquiesçai et suivis le Norionnien dans le long couloir qui menait à la salle de transmissions. La pièce dans laquelle nous pénétrâmes constituait un demi-cercle. Nous descendîmes les quelques marches qui faisaient office de gradins et nous assîmes devant l’émetteur holographique adossé au mur circulaire. L’officier en charge des communications nous mit en contact avec notre interlocuteur. De la fente de l’appareil fut émis un faisceau bleuâtre, qui se mit à parcourir une aire précise à quelques mètres de nous, dessinant tout d’abord les contours d’un humain de grande taille ; l’hologramme gagna ensuite en netteté et nous aperçûmes enfin le visage impassible d’Albert Wesker, qui nous scrutait derrière ses éternelles lunettes noires.
   « Kazaard. Ghor.
   - Superviseur Wesker.
   - Vous m’appelez depuis Sheol. J’en déduis que vous avez réussi à contacter Nog Rad.
   - Affirmatif, dit Ghor.
   - Nog Rad était l’alias de Ridley, ajoutai-je. »
   Wesker émit un murmure de surprise. Je n’en attendais pas vraiment plus de sa part ; en six mois, je ne l’avais presque jamais vu témoigner d’une quelconque émotion. Je continuai :
   « Nous avons du le rapatrier d’urgence parce qu’il souffrait d’une grave intoxication.
   - Zured, précisa Ghor.
   - Il devrait être remis sur pattes dans quelques jours. Mais nous devrons le ménager.
   - Kazaard, commença Wesker d’un ton neutre, vous le savez, vous avez été engagée par l’Organisation en partie parce que vous êtes familière avec Ridley. Je ne vous imposerai aucune limite de temps, mais faites en sorte de l’aider à se rétablir rapidement. »
   J’acquiesçai. Ghor prit ensuite la parole et détailla le déroulement de la mission à notre interlocuteur. Je vis son sourcil se lever lorsque nous expliquâmes en quoi Ridley s’était impliqué dans le business d’El Lobo. Il redressa ses épaules et décréta qu’il allait essayer de rectifier le tir, sans préciser de quelle manière. Je n’aimais pas ce silence, mais je me tus.
   « Je vous félicite, conclut-il. Maintenant que nous avons récupéré notre ami commun, il va falloir retracer son parcours depuis deux ans, lui fournir les soins et l’équipement nécessaire, et le convaincre de rejoindre l’Organisation. Rendez-vous à la station Arkane, à l’endroit que vous savez. »
   Il nous sourit poliment et mit fin à la discussion. L’hologramme disparut et la salle s’éclaira de nouveau ; Ghor et moi nous levâmes en soupirant. Nous nous regardâmes, en sachant que nous partagions la même réflexion : le plus dur restait à venir.

   Au début, il n’y avait eu qu’un murmure. Le murmure continuel de sa voix qui résonnait dans mon crane. Puis ses mots s’étaient clarifiés, ses paroles avaient pris de l’ampleur, je l’entendais, où que j’aille. Je me réfugiai aux confins de l’univers, mais aucune cachette n’aurait pu l’empêcher de me trouver. Et lorsque j’absorbai mes premières doses de Zured, les sons se transformèrent en images, et la voix d’Ada trouva une incarnation.
   Elle me suivait partout. Son visage se reflétait dans tous les miroirs. Son sang gouttait de chacune de mes plaies. Et lorsqu’au détour d’une injection, je parvenais enfin à la semer, elle quittait la réalité pour venir hanter mes rêves.
   Il me fallait plus de Zured.

   Ghor et moi faisions face au capitaine de la Frégate, un Slabanthien massif dénommé Uzorn. Ses yeux globuleux passait nerveusement de mon coéquipier à moi, puis de moi à mon coéquipier, à mesure que nous discutions.
   « C’est un ordre de Wesker, insistai-je.
   - Non, dit-il fermement. Je risque déjà gros en couvrant cette opération. Une frégate de la Fédération qui recueille un prisonnier en plein territoire neutre, c’était déjà risqué. Mais là vous me demandez carrément de rapatrier le passager sous l’égide Fédérale et de le livrer à une organisation clandestine ! C’est de la folie !
   - Alors qu’est-ce que vous comptez faire de Ridley, répondit Ghor ? Ridley constitue une preuve de votre manquement. Vous avez grand intérêt à vous en débarrasser de toute façon.
   - Il n’a jamais été question d’une opération de sauvetage. Cela fait deux jours que nous transportons ce… Ce ‘clandestin’ ! Ce n’était pas dans…
   - Nous nous débrouillerons pour que vous touchiez une prime pour le rapatriement, avançai-je. »
   A ces mots, la gorge d’Uzorn enfla, se remplissant d’air en signe d’indignation.
   « Je n’ai accepté de vous prêter main forte que pour m’acquitter d’une dette envers votre Superviseur, je ne suis pas quelqu’un que l’on corrompt, mademoiselle ! »
   Nous fûmes interrompus par un appel du bloc médical. Ridley s’était éveillé de son coma. Ghor et moi prîmes congé du capitaine, fîmes volte-face en nous dirigeâmes vers l’ascenseur. La petite cabine tressauta et nous conduisit deux étages plus bas. Durant le trajet, je restai silencieuse, cherchant les tournures de phrase les mieux adaptées pour accueillir Ridley. Mais y avait-il vraiment quelque chose à dire à une personne qui avait passé plusieurs années à vendre ses propres écailles pour combler sa dépendance ? Je me tournai vers Ghor. Il tapait frénétiquement sur deux holopads en même temps. Je me pris à envier sa capacité de concentration.
   Lorsque nous pénétrâmes dans le bloc, une forte odeur de désinfectant nous agressa les narines. Le médecin en chef nous aperçut et nous invita à approcher. Le miroir sans teint qui nous séparait de la chambre nous laissa apercevoir le Prédactyle, les yeux mi-clos, affalé sur son lit. À la vue des sangles qui retenaient son bras et sa queue, je compris qu’il avait du beaucoup s’agiter lors de ses délires. Le médecin ordonna à ses assistants de prendre congé et se tourna vers nous.
   « Votre ami a eu beaucoup de veine de vous avoir à ses côtés avant-hier.
   - Comment va-t-il, demanda Ghor ?
   - Il a repris connaissance, mais il ne répond que lentement aux stimuli et il présente un sévère déficit d’attention. Les tentatives de communiquer avec lui se sont soldées par des échecs neuf fois sur dix. »
   Je contemplai Ridley à travers la vitre. Le Prédactyle, amorphe, regardait dans le vide. De nombreux pansements recouvraient ses plaies et la partie gauche de son corps était perfusée d’une myriade de tubes. L’holocardiogramme affichait une oscillation stable.
   « Selon le rapport RSGF, son organisme se régénère d’ordinaire assez rapidement. C’est ce qui lui a permis d’assimiler autant de doses de Zured en si peu de temps.
   - Ses écailles.. ?
   - Oui, ses écailles ont repoussé de nombreuses fois. Mais ses capacités de cicatrisation se sont beaucoup usées au fil du temps, et la drogue n’a rien arrangé. On peut déjà s’estimer heureux que ses organes vasculaires et respiratoires soient restés intacts. »
   « Et son cerveau ? » hésitai-je à demander.

   « Je suis désolée »
   Les voix redoublaient d’intensité chaque jour.
   « Il fait noir »
   Elles me pourchassaient, survolaient le tintamarre des moteurs et les brouhahas de la foule.
   « Aide-moi »
   Le Julothien ne me demandait qu’une chose, une seule chose, en échange du précieux Zured. Je devais lui rendre son dû.
   « Je suis enceinte de Léon »
   Les premières mutilations que je m’infligeai m’arrachèrent des cris ; j’accompagnai les suivantes de grandes gorgées d’alcool et d’anti-douleurs, puis de délicieuses injections.
   « Où es-tu ? Pourquoi ne viens-tu pas me sauver ? »
   Je faisais taire momentanément les voix, mais elles n’en gagnaient qu’en hargne une fois l’euphorie passée. La seule solution qui s’imposait à moi était de noyer mes neurones définitivement.

   Au creux d’un champ d’astéroïdes à la frontière des systèmes Fédéraux, une gigantesque sphère hérissée de bras tentaculaires nous attendait. La station Arkane, bien à l’abri des regards curieux, constituait l’un des quartiers généraux de l’Organisation. Plus de cent agents y officiaient clandestinement, supervisaient des opérations d’espionnage, de financement occulte ou des recherches technologiques. L’ex-superviseur Albert Wesker dirigeait ce gigantesque édifice d’une main de fer.
   Nous avions convaincu le capitaine Uzorn de s’amarrer à la station quelques heures, pour y déposer notre invité et effectuer quelques réapprovisionnements. Ridley fut placé sous sédatifs et transporté à l’intérieur d’Arkane. Une batterie médicale préparée spécialement pour lui l’y attendait.
   « Il souffre régulièrement de délires, m’avait expliqué le médecin en chef de la frégate. Il marmonne tout seul, il traverse des passages à vide suivis de poussées d’adrénaline importantes. Hallucinations visuelles et auditives. Il faudra que les infirmiers restent prudents. »

   La frégate se désolidarisa de la station et disparut dans le vide galactique. Ghor et moi la regardâmes s’éloigner et plonger dans l’hyper-espace, avant de nous séparer. Mon compagnon regagna ses quartiers, où l’attendaient probablement ses ordinateurs bien-aimés ; de mon côté, j’allai m’asseoir dans la vaste salle de repos à disposition.
   Je fermai les yeux et m’assis en tailleur pour méditer. Une rumeur légère accompagnait le ronronnement du système d’aération et les bruits de pas du personnel et des droïdes de maintenance. Si nous avions tiré Ridley d’un enfer pour le traîner dans un autre, la station Arkane constituait le purgatoire qui les séparait. L’air vibra légèrement à mes côtés avant de se refroidir. Sans ouvrir les paupières, je perçus une présence que je reconnus immédiatement. Une phrygisienne s’était assise dans mon dos, et se tenait dans la même position que moi. Aurile et moi partagions quelques fois ce rituel de méditation commune.

   Le silence qui suivit évoqua bien plus qu’une conversation inutilement compliquée.

   Tout autour de moi, des hommes et des femmes s’agitaient. Les contours restaient très flous, mais je reconnus quelques traits caractéristiques des Humains et des Julothiens. Le monde se déplaçait très vite. J’étais sur quelque chose qui avançait.
   Je voulus demander ce qui se passait, mais aucun son ne sortit de ma gorge. Une douleur lancinante me traversait l’abdomen et la gorge. Ma peau me grattait horriblement, mais mon bras refusait de bouger.
   « Ridley, à l’aide »
   Merde. Ca recommençait. La voix perçait le voile de ma conscience, plus vive, plus vivante, plus présente que jamais. Ada m’appelait. Il me fallait une dose.
   Je tentai à nouveau de bouger ma main, pour arracher une autre écaille de mon corps, mais sans succès. Mon cœur se mit à battre plus vite, plus fort. Il fallait à tout prix que j’extirpe une autre écaille sous peine manquer de Zured !
   « Ridley, où es-tu ? »
   Mes yeux me faisaient mal ; trop de lumière, trop de blanc, trop de bruit.
   Pas assez de Zured.
   Plus.
   Plus.

   « Ca fait quatre jours qu’on a plus de nouvelles, lâchai-je. C’est dégueulasse.
   - Calme-toi, Lalamya, m’enjoignit Thoeris. Vu l’importance des dégâts, c’est normal qu’ils essaient de le rafistoler dans le calme. »
   Le local d’expérimentations biotechnologiques baignait dans une lueur violette désagréable. Le Réaurien qui me faisait face arborait un sourire apaisé. Ses poils crâniens ébouriffés témoignaient d’une énième nuit blanche, probablement passée sur un quelconque échantillon organique.
   Le sas s’ouvrit bruyamment, laissant entrer Tery’uk, une tasse de café dans chaque main. Lorsque son regard se posa sur moi, il esquissa un geste de salutation, puis se ravisa, manquant de renverser le contenu de son récipient. Il finit par s’asseoir aux côtés de Thoeris. Ce dernier se retourna vers lui, saisit une des tasses et demanda calmement :
   « Du nouveau ? »
   Tery’uk secoua la tête de gauche à droite :
   « Ridley souffre encore d’hallucinations. Les médics pensent que le problème est bien antérieur à l’overdose. »
   Devant mon regard surpris, Tery développa :
   « Vous vous souvenez, il y a deux ans, lorsque Ridley s’est… ‘connecté’ à Wong, pour atteindre l’esprit de la petite Birkin ?
   - Oui ?
   - Le contact s’est coupé d’un seul coup. Il est possible que l’esprit d’Ada ait laissé quelques traces dans la psyché de Ridley. »
   Le Julothien nous expliqua alors que cet effet secondaire n’était pas rare dans les cas de Psychic Dive ratés. Ada Wong avait probablement laissé une empreinte quasi-indélébile sur le cerveau de Ridley, comme un écho de sa propre personnalité, que le syndrome de stress post-traumatique et les prises de stupéfiants successives avaient considérablement aggravé. Même après sa mort, Ada continuait d’exister. Et ce faisant, elle le détruisait.
   « Il n’y a pas de véritable thérapie possible, conclut Tery’uk. Une chirurgie cérébrale serait beaucoup trop risquée et un suivi psychiatrique demanderait du temps. Il peut guérir, mais… Ca dépend en grande partie de lui. »

   Les tuyaux m’obstruaient la bouche et rentraient dans mes veines.
   Des plaques d’acier recouvraient ma queue. Les hommes en blanc venaient chaque jour introduire de nouvelles aiguilles et de nouveaux tubes dans mon corps.
   J’avais mal. Les murs tanguaient, alors je fermais les yeux. Mais dans l’obscurité, une silhouette continuait d’apparaître.
   Elle était là. Elle me surveillait…
   Je devais lui échapper…
   Je devais…
   Zur…

   Je déboulai dans la salle médicale. Les aides-soignants me reçurent et m’accompagnèrent auprès de Ridley. Celui-ci, sous l’emprise d’un sédatif, dormait profondément. Sous ses paupières, ses globes oculaires palpitaient.
   Rêvait-il ?
   Les médecins avaient accepté de me laisser constater l’avancement des soins par moi-même pour en rendre compte à Wesker. Ses plaies avaient visiblement cicatrisé et ses écailles commençaient à se reformer, aidées par les multiples injections et gels médicaux. Une série d’implants lui administrait en permanence les compléments nutritifs dont il avait besoin, sa gorge étant trop abimée pour supporter la déglutition. Ghor pénétra dans la chambre à ma suite et resta silencieux. Je me demandais ce qu’il pouvait bien penser de ce spectacle.
   « Il sera sur pieds dans deux jours, dit un des docteurs à voix basse. Il faudra l’accompagner patiemment pendant sa rééducation. Je peux compter sur vous ? »
   J’acquiesçai de la tête.

   Dans son bureau, au sommet de la sphère qui constituait le corps central de la station Arkane, Wesker fumait une cigarette. Les rapports médicaux dans une main, il écoutait attentivement ce que j’étais venue lui dire. Puis, lorsque j’eus terminé, il se leva de son fauteuil et se tourna vers sa baie vitrée.
   « Je comprends vos inquiétudes, Kazaard. Dites-vous bien que ce n’est pas une décision que j’ai prise à la légère. Vous savez comme moi que Morpheus attend des résultats. »
   Il avait prononcé le patronyme du leader de l’organisation avec une intonation étrange.
   « La situation intergalactique est plus tendue que jamais, continua-t-il. Les escarmouches respectives du Consortium et de la Fédération sont de plus en plus insolentes. Les frontières sont fragiles, la fiabilité du Gouvernement Humain préoccupe beaucoup ses homologues, et malgré les coups de coudes et appels à projets du Grand Conseil Chozo, l’entente est très fragile. Nous avons besoin de Ridley dans nos rangs, en tant qu’ancien chasseur de primes, mais aussi en tant qu’icône. Vous le comprenez, n’est-ce pas ?
   - Je le comprends. »
   Wesker me faisait face à nouveau.
   « Protéger la Galaxie du déluge de la guerre, commença-t-il…
   - Telle est la mission d’Umbrella, conclus-je en citant l’adage de l’Organisation. »

   À peine eussé-je achevé ma phrase qu’une détonation se fit entendre, suivie immédiatement d’une secousse qui nous projeta, Wesker et moi, au sol.
   Nul dans l’univers n’était à l’abri de l’ironie.

   Le nuage qui m’enveloppait s’atténua lentement à mesure que j’émergeais de mon sommeil. Les lignes s’affinèrent pour dessiner les contours des objets qui m’environnaient. Les couleurs reprirent vie.
   De même que les images, les sons me parvinrent, d’abord par bribes abstraites, puis comme un flot discontinu, mes sens tentant de discerner le réel de l’imaginaire. Des murmures. Non, des cris lointains. Le crépitement caractéristique du feu. Des claquements horriblement familiers.
   Puis vint l’odeur. L’odeur du plastique brûlé.
   J’étais effondré par terre, parmi les morceaux de verre et de métal. Personne autour de moi. Derrière une vitre brisée, la lueur des flammes infusait à la pièce une teinte orangée. Je tentai de me relever. Ma main répondit, à ma grande satisfaction ; après quatre tentatives, je parvins à me redresser sur mes genoux, puis sur mes pattes arrière. Mes membres tremblaient. Ma queue ne bougeait pas. Trop faible. Il me fallait du Zu…
   Non.
   « Ridley…
   - T…a…gueu…le… baragouinai-je à la voix qui me raclait le crane »
   Je me dirigeai gauchement vers ce que je reconnus comme un sas. Peu importait ce qui se trouvait derrière.
   Tout valait mieux que ce lit de ronces.

Keliaran

RIDLEY :
LES CHRONIQUES D'UNE OMBRE
CYCLE 2
Fin du chapitre 1

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Un remake de Metroid Prime, enfin ! Vous en pensez quoi ?

Je prends direct ! Toute mon enfance en HD !

Je n'étais pas né à l'époque, quelle aubaine de pouvoir enfin le faire !

Très peu pour moi, j'attendais la trilogie d'un coup...

Bof, je l'ai déjà trop fait, je passe...

J'ai tout claqué dans les remakes HD de Crash Bandicoot :(


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