METROID MISSION BENZYTE

Chapitre 3 : Samus en détention

    La douleur occasionnée pas l’injection finit par s’estomper. Samus reprit lentement ses esprits. Elle avait eu l’impression que ses veines transportaient du métal en fusion, qu’elle s’embrassait de l’intérieur. Outre cette atroce souffrance, la drogue avait déconnecté ses muscles de sa volonté, ce qui était préférable sans quoi elle se serait déchiquetée avec ses ongles et ses dents tant elle avait mal.
    Dès qu’elle sentit ses forces revenir, elle tenta de faire apparaître sa combinaison. Elle ne se faisait guerre d’illusions.
    Un peu plus tôt, elle avait réussi à contacter Adam par la pensée, bien que sous l’emprise du venin, parce que le lien qui les unissait était si fort que la communication requérait un minimum de force. Elle avait été incapable de faire apparaître son armure.
    Cette fois ce fut pire.
    Impossible de parler à Adam, impossible même de savoir où il se trouvait. Elle était comme amputée d’une partie de son esprit.
    Cette découverte l’accabla. Elle se trouvait en danger, certes, mais son malaise résultait de quelque chose de plus profond.
    Pouvoir faire apparaître et disparaître sa combinaison était indissociable de sa vie. Pouvoir communiquer avec Adam était compère de son être le plus intime.
    Elle préférait presque la douleur qu’elle venait d’endurer au vide qui résonnait dans sa tête…

    Une autre chose aussi la perturbait : elle ne pesait presque rien… Elle ne sentait pas le contact du sol.
    Non, elle se contentait de flotter… dans du liquide.
    Effectivement, Samus était en position de fœtus dans un liquide vert bleuté, retenu par un compartiment en verre… Dévêtue !
    Elle essaya de se mettre dans une position plus convenable, essayant de cacher son intimité.
    Elle n’y parvint pas. Pourquoi ?
    Elle arrivait à respirer. Pourquoi ?
    Samus trouva vite les réponses à ses questions.
    Elle avait des électrodes partout sur le corps, lui donnant le don de respirer, mais elle était aussi emprisonnée par des liens de plastique rigides, l’empêchant de remuer.
    Ce qu’elle vit alors l’horrifia. Des seringues et des cathéters étaient plantés dans ses bras et dans ses gambes. Les tuyaux qui menaient les différents fluides dans les veines de Samus étaient de couleurs diverses.
    Tout à coup, elle entendit un raclement de gorge.
    Elle tourna la tête aussi vite que lui permettait le liquide et posa les yeux sur l’homme assis à sa gauche. Les silhouettes étaient assez floues, mais Samus vit tant bien que mal ses hôtes. Elle distingua donc deux hommes assis devant une table en métal en suspension au dessus du sol.
    « Qui êtes-vous ? murmura-t-elle, étonnée par l’effort que lui demandait le simple fait d’ouvrir la bouche. Que me voulez-vous ? »
    L’homme qui s’était raclé la gorge quelques secondes plus tôt sursauta en entendent le gargouillis produit dans la bulle de verre, avant de la contempler, stupéfait.
    Il ne s’attendait apparemment pas à ce qu’elle bouge, encore moins à ce qu’elle essaye de parler.
    Son comparse, aussi surpris que lui, se retourna et hocha la tête.
    Une aiguille brilla, traversa le globe de verre comme une bulle, et se planta dans l’avant bras de la jeune femme.
    Samus voulut hurler, mais déjà la vague de feu la renversait.
    Juste avant qu’elle n’atteigne son cœur, une miséricordieuse inconscience l’emporta.

    Elle ouvrit les yeux. Elle était au sec.
    Et à sec…
    Samus n’avait plus la force de marcher, ni de bouger.
    Elle se rendit compte qu’elle était dans un vaisseau allongée sur un lit rigide et inconfortable, avec les deux hommes de tout à l’heure qui l’entouraient.
    Le vaisseau s’engageait dans une allée bordée d’immeubles, conduisant à une élégante bâtisse de briques grises au mur couverts de lierre.
    Le véhicule bifurqua avant de l’atteindre, et se gara devant une construction basse beaucoup plus récente, dont l’imposante porte métallique était gardée par deux hommes vêtus d’un uniforme sombre.
    « Pouvez-vous marcher ? »
    La première phrase de ses ravisseurs.
    Samus se garda bien de répondre. Ses jambes étaient en coton, ses bras sans force et le souvenir du liquide brûlant dans ses veines l’emplissait de terreur. Elle n’avait en outre aucune raison de faciliter la tâche à ces individus.
    Celui qui avait effectué le trajet à ses côtés sortit du véhicule et s’adressa à l’un des gardes qui disparût à l’intérieur.
    Samus envisagea pendant une folle seconde de s’enfuir en courant. Elle dû renoncer à cette idée. L’aurait-on laissée seule, elle aurait été incapable d’effectuer trois pas sans s’effondrer. Et elle n’était pas seule !

    Le garde revint bientôt, accompagné d’un homme en combinaison. Une combinaison que Samus reconnaissait bien.
    Le bras de cet homme était terminé d’un canon officiel, celui des forces de l’ordre…
    Le garde avant à ses côtés un fauteuil volant pour les malades ou les blessés.
    On fit sortir la jeune femme en la soulevant par les bras et par…
    La taille !
    En une fraction de seconde, tous les événements passés lui revinrent en mémoire.
    Ralsôt, la tentative de viol, la Boule Morphing, la police fédérale…
    Elle se souvenait de tout !

    Les hommes l’installèrent sur le fauteuil où ils l’attachèrent avec des sangles.
    La jeune femme ne flottait dans un état second. Elle avait conscience de ce qui se passait autours d’elle, mais y assistait en simple spectatrice, enregistrant la scène mais ne s’y sentant pas vraiment impliquée. Elle était toutefois assez lucide pour attribuer la responsabilité de son état à la drogue qui saturait certainement son organisme.
    Ses yeux se posèrent sur une plaque de laiton brillant, fixé contre le mur près de la porte.

Laboratoire de recherche sur
la raison des crimes commis.

Lorderley

METROID MISSION BENZYTE
Fin du chapitre 3

<<< Retour à l'index des auteurs

<<< Retour à l'index de Lorderley