OPÉRATION : MÉTROÏDES

Chapitre 10 : Infiltration

    L’alerte fut sonnée rapidement. On posta des pirates à chaque recoin, à chaque entrée, à chaque couloir. En théorie, chaque parcelle du bâtiment était surveillée, aucun angle mort, aucun moyen pour quiconque de passer inaperçu. Le problème avec la théorie, c’est qu’elle est censée fonctionner, mais qu’on ne peut pas vérifier. C’est pourquoi nous étions tous angoissés à l’idée que le Chasseur puisse être en ce moment même dans le vaisseau.

    Pour ma part, je n’étais pas très loin de l’entrée principale. J’attendais. Le temps paraissait incroyablement long. Mon cœur battait au rythme des secondes qui passaient inexorablement. Tout à coup il me sembla entendre un bruit au-dessus, probablement dans un des conduits. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, une grille située au plafond se détacha, sans trop de bruit, mais assez pour attirer mon attention. Je me retournai, et ne réagis pas immédiatement. Je restai cloué sur place devant ce qui se tenait en face de moi. Comme nous le pensions, il s’agissait d’un humain. Pour une raison que j’ignore, nous nous attendions tous à voir apparaître un homme de forte carrure armé jusqu’aux dents. C’est pourquoi la vue d’une jeune femme blonde, vêtue d’une combinaison polyhétyriol bleue et équipée d’un simple pistolet dont je ne pouvais pas déterminer la nature me laissa bouche bée. Visiblement l’absence de réaction de ma part la déstabilisa, du moins pendant quelques secondes, après quoi elle brandit son arme. Au moment même où elle pressa la détente, elle disparu purement et simplement, me laissant seul avec ma stupeur.

    J’avais été rejoint par un camarade. On m’avait expliqué que l’arme était en fait dotée d’un puissant paralysant agissant sur une courte durée. Ainsi pendant quelques secondes j’avais été dans un état proche de l’inconscience, assez de temps pour que l’humaine puisse s’enfuir. C’est ainsi que mes yeux et mon cerveau, n’ayant rien « enregistré » de la scène, m’avaient donné cette impression que le Chasseur avait disparu. Dans l’état actuel des choses, le terme « Chasseur » ne me semblait pas adapté. Je n’arrivais pas à faire le lien entre la jeune femme et le dangereux tueur vu quelques heures plus tôt.
    Enfin ce qui importait pour le moment était de la rattraper. Nous pensions y arriver car chaque Pirate pouvait activer le système de sécurité quand il le désirait et ainsi être rejoint par ses coéquipiers. Seulement cette fois la proie était coriace et échappait à nos pièges et à notre vigilance. Nous pouvions la suivre grâce aux informations que nous donnaient les autres Pirates, du moins approximativement.

    Je fus établi dans une zone d’observation ou j’attendais la venue de Samus Aran, puisque d’après nos sources c’était son pseudonyme. Pendant le temps dont je disposais avant sa venue, je réfléchissais : que cherchait-elle ? Si elle avait voulu s’enfuir, elle l’aurait fait depuis un moment, puisqu’elle avait dépassé la salle des vaisseaux. Pourtant elle continuait sa route, comme si elle voulait rejoindre notre champ d’exploration. En effet, certains Pirates avaient profité de l’atterrissage du Vaisseau Mère pour aller voir de plus près les ruines Chozos. Mais que pouvait-elle bien avoir à faire de ces vieux débris, d’autant qu’aller jusque là-bas sans son armure relevait du suicide. Alors une idée commença à germer dans ma tête. La technologie de cette armure dépassait de loin tout ce que la Fédération pouvait créer, et l’hypothèse la plus plausible était que Samus l’avait reçue d’une façon ou d’une autre du peuple oiseau. Cela expliquait pourquoi elle se dirigeait vers les ruines ; elle savait comment récupérer son arme, ou du moins espérait pouvoir le faire. Il fallait donc absolument l’empêcher d’atteindre son but. Seulement au moment où j’arrivais à cette conclusion une silhouette féminine atterrit juste devant moi et tira un rayon dans ma direction. Je sautai pour l’éviter, ce qui lui donna le temps de continuer son chemin. Je la pris en chasse dans les couloirs du Vaisseau Mère. Nous arrivâmes en haut d’une pièce d’au moins 100 mètres de plafond. Elle était vide, mis à part une plate-forme de temps à autres pour faciliter l’ascension ou la descente. Samus était coincée. Mais elle fit ce à quoi je m’attendais le moins, à savoir sauter. Je fis de même, car la plupart des Pirates ont la faculté de s’agripper à quasiment toutes les surfaces. Nous étions tous les deux en chute libre. Impossible de viser dans ces conditions, bien qu’elle tenta de m’atteindre d’un tir que je sentis siffler à mes oreilles. Ses cheveux blonds volaient autour de son visage qui traduisait un grand stress. Pourtant, elle semblait plus gênée par ma présence que par l’approche inexorable de la collision avec le sol. A environ dix mètres du sol je décidai de m’accrocher au mur le plus proche. C’est alors que Samus pris appui sur le mur faisant face au mien, et se propulsa vers le sol où elle termina en roulade et sans la moindre blessure. Heureusement pour moi j’avais choisi le mur qui était le plus près de la porte, si bien qu’en me laissant tomber je lui bloquais le passage. Encore tout étonné des prouesses physiques de l’humaine, j’engageai le combat avec une rafale de tirs… qu’elle évita avec aisance avant de riposter, d’un rayon très mal placé à mon goût. C’est du moins ce que je pensais, puisqu’il avait en fait ouvert la porte sans même que je le remarque. Je décidai d’avancer rapidement afin qu’elle soit à portée de tir. Seulement avec une force incroyable elle se propulsa par-dessus ma tête pour ratterrir juste devant la porte. En haut mes congénères commençaient à arriver. Je continuai de la talonner tandis qu’elle passait la porte. Nous traversions maintenant un tube en verre, donnant une vue directe sur le paysage de Zebes. Dehors l’orage faisait tomber la pluie à grosses gouttes. Ce couloir était le lieu de passage entre le vaisseau et les ruines, c’est pourquoi je ne fus pas surpris de voir apparaître les gravures et les colonnes dès la salle suivante. Nous courions tous les deux entre les murs magnifiquement peints par les Chozos et les frises racontant des épisodes de leur civilisation. Visiblement les autres Pirates n’arrivaient pas à nous rattraper, et j’en étais assez fier, d’autant plus qu’avec la mort de Kensa j’en faisais une affaire personnelle.

    Ce qui était assez étrange c’est qu’aucun de nous deux n’engageait le feu. Nous courions simplement dans les dédales Chozos. Au bout d’un moment Samus changea brusquement de direction et s’engagea dans un couloir très étroit. Je la suivis sans grande difficulté, du moins au début. Car plus nous avancions, plus ce couloir se rétrécissait, nous obligeant d’abord à nous baisser, puis ensuite à ramper. Je voyais de moins en moins bien ma cible à cause de l’obscurité. Puis j’aperçus le bout du tunnel. Quand je pus enfin me relever, j’étais dans une pièce sans issue. Dans le tunnel les autres Pirates arrivaient. La seule chose étrange était que Samus avait purement et simplement disparu.

Kraidley

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Fin du chapitre 10

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