Forums de NintenDomaine - Forums de Planète Zebes

Chroniques d'un Pirate de l'espace
Partie 2

Prologue

   …Perte de données du journal de bord du n°X93-117-2112… Reprise du processus de lecture… Nom de code : « JOURNALDUNPIRATEDELESPACE »… Ouverture des archives ultérieures… Chargement des données…
   … Reprise du processus de lecture… Téléchargement des données terminées…

   L’espace était un lieu vaste et sombre, il ne semblait défini par aucune règle logique. Aucune cohérence ne semblait le coordonner, son immensité était une aberration, une hérésie. Rien ne pouvait être aussi… Infini. Pourtant le spectacle qui se dressait devant mes yeux était réel, mais demeurait intangible. Une épaisse vitre de verre me séparait de cette réalité nouvelle et effrayante.
   J’étais cerné par cette aberration, piégé par elle. Coincé. Je suffoquais et mes membres étaient comme écrasés par le poids de sa puissance.
   L’espace n’était pourtant qu’une entité sombre, il ne correspondait qu’à la vision du sommeil : un mur noir, immatériel, intangible et indestructible. Une façade qui se dressait devant la réalité. Une protection. Ne vous êtes-vous jamais senti invisible en fermant les yeux ? Ce qui ne peut être vu ne semble pas pouvoir être considéré. L’immensité de l’obscurité semble vous mener dans un endroit lointain et inaccessible. A chaque fois que vous fermez les yeux, votre réalité est séparée par ce voile de ténèbres. C’est ce que je ressentais alors, à cet instant précis. Mais mes yeux étaient grands ouverts.
    Le piège ne semblait pourtant jamais être en mesure de se refermer complètement. Non pas que je me sentais protégé par cette vitre, mais nous étions davantage bercés par l’espace que bousculés ou malmenés. Ce n’était pas un océan en furie mais davantage une mer paisible et imperturbable. Nous vaguions ainsi, non pas à sa surface, mais en lui. Confinés.
    Ma contemplation me parue durer des heures lorsque je fus tiré de mes songes par l’accalmie qui régnait sur le pont inférieur. Une nouvelle émeute éclata, une énième mutinerie et le capitaine Nan’h Iro était assassiné. Je ne le portais pas dans mon cœur, je vous disais que sa politique de tolérance zéro allait finir par le desservir. Son penchant pour la violence et sa volonté ferme d’affronter le peuple par la peur allait conduire à sa perte. Son « règne » ne dura que quelques jours et, malgré cela, il eut le temps de faire emprisonner pas loin de 600 personnes et en exécuta une bonne moitié. A-t-il apeuré la foule ? Non, pas le moins du monde, il n’a fait que la rendre plus déterminée et violente que jamais. Car la violence n’engendre que la violence. Un ennemi accablé et poussé dans ses retranchements ne peut qu’être rageusement déterminé à vous détruire.
    Ici, il n’y a aucune échappatoire. Malgré l’immensité du vaisseau, même si notre population ne tend qu’à se réduire, la nature même est de chercher à prendre le pouvoir par tous les moyens possibles. La logique voudrait que nous finissions par mourir de nous-mêmes, ici, coincés dans ce vaisseau. Peut-être que c’est le sort que nous mériterions après tout ce qui s’est passé. Peut-être qu’en définitive, personne n’avait raison ou tort. Nous étions destinés à mourir en tant qu’espèce. Quoi de plus logique pour un peuple qui s’entretue pour des idéaux, des convictions ? Ce n’était pas une question de survie, ou de suprématie. C’était simplement notre mode de penser. Le savoir est un pouvoir destructeur, je ne cesserai jamais de l’écrire.

    Il y avait bien des hommes qui ne semblaient pas affecter par ces émeutes. Qui n’étaient jamais confrontés à la violence, la peur et surtout, la faim. On les nommait les « Invisibles », car nous savions qu’ils existaient quelque part dans ce vaisseau, mais nous ignorions tout d’eux. Certains affirmaient que Kadar et Ezharion étaient aux commandes, mais ils ignoraient leur mort. D’autres affirmaient qu’il s’agissait de Vadar J’hen, mais ignoraient sa capture et le sort qui lui fut réservé. D’autres, enfin, pensaient que c’étaient les Myrmidons. Je salue leur ignorance, elle est rassurante, car je ne sais que trop bien ce que la majorité des gens ici me feraient, s’ils savaient. Comme l’immense majorité d’entre eux, je vagabondais dans ce dédale qu’ils surnommaient « La Ville de Fer ». On ignorait déjà, l’époque, comment une telle chose avait pu être crée sous terre. Qui l’avait créé, et comment il s’y était pris. Il y a longtemps que ces questions ne préoccupent plus personne. Aujourd’hui, comme n’importe quelle espèce ramenée à sa nature la plus primitive, sa seule préoccupation est de survivre aux jours qui se succèdent.
    Ainsi, la Ville de Fer était le cœur du vaisseau. Ses racines étaient dans les ponts inférieurs, où l’on trouvait, simplement, tout ce qui se faisait de pire. On ne pouvait pas voir le plafond du vaisseau depuis ces bas-fonds. De là, c’est à peine si les grossiers édifices construits par des générations d’ouvriers laissaient apparaître leurs sommets. Des sommets qui, eux-mêmes, baignaient dans une obscurité crasse et poisseuse due aux nuages toxiques qui émanaient des ventilations. Il y a longtemps que plus aucune forme de maintenance n’était plus assurée ici. L’endroit était abandonné par les « Invisibles », ceux qui, disaient-on, décidaient du sort du vaisseau et de son cap. Quand un Pirate tombait sur de la nourriture dans la Ville de Fer, ce n’était rarement mieux qu’un autre Pirate. Je savais qu’il existait un vaste trafic de plantes nutritives cultivées dans les ponts supérieurs, mais ce qui s’échangeait sous le manteau dans la Ville de Fer n’avait probablement plus grand chose de nutritif. C’est ainsi, après des années d’errance et de confinement, que notre « société » s’était organisée. Dans un modèle assez basique où la fange pauvre de la population se battait pour sa survie et où ses sommités étaient anonymes.
    Et puis, il y avait la Milice. C’est-à-dire moi. Moi parmi d’autres Pirates qui avaient vendu leurs âmes aux démons pour avoir une vie décente. Par vie décente il faut entendre un libre accès aux ponts principaux et quelques accès spéciaux comme pour ce fameux secteur Botanique. Mais le prix à payer pour de tels privilèges était terrible.
   Pour qui n’était pas soldat, la Milice était davantage un traquenard. Les plus jeunes étaient systématiquement envoyés dans la Ville pour « faire le tri », et on ne pouvait pas reprocher à cette méthode d’être inefficace. Les meilleurs survivaient et ne revoyaient la Ville qu’à de très rares occasions. Les plus faibles avaient souvent le choix : mourir, ou abandonner ce qui faisaient d’eux des miliciens pour intégrer habilement la population. C’est une des raisons pour laquelle la Ville était devenue un endroit particulièrement dangereux, car vous imaginiez aisément le nombre de jeunes miliciens qui ont abandonné armes et affaires, ou se sont tout simplement fait tuer. Il y avait bien des procédures d’urgence pour détruire ces équipements avant qu’ils ne tombent en mains ennemies, mais pas assez de personnels pour conduire les formations. C’est un module régulièrement négligé. De fait, des groupuscules de plus ou moins grande importance se sont formés autour de Pirates influents. L’influence variait selon la quantité d’armes et de munitions qu’ils possédaient.
   Il y avait cependant un endroit en Ville qu’il était crucial de garder sous contrôle : la salle des réacteurs. Oui, vous venez cependant de lever un sourcil, mais la Ville de Fer s’étendait sur plusieurs kilomètres et cernait l’accès à la salle des réacteurs. Fort heureusement, son accès était absolument inviolable et ne constituait pas, techniquement, un objectif pour les groupuscules dont je parlais plus haut. Qui possédait les réacteurs pouvait décider de faire s’arrêter tout le système. Ce qui correspondait, grossièrement, à un génocide des Pirates. Bien sûr, un Urbain plus malin que la moyenne pouvait monnayer ce pouvoir, mais aucun Urbain ne savait comment s’y prendre. C’est un peu rapide comme raccourci, mais il m’est apparu que les Urbains n’étaient pas très intelligents. Évidemment, la Milice ne comptait pas sur la bêtise des habitants de la Ville de Fer pour maintenir l’ordre. On ne les laissait pas s’entretuer et s’adonner à leurs occupations criminelles, c’est la raison pour laquelle on faisait régulièrement nommer un Capitaine. Son rôle était un peu obscur, mais ce n’était jamais plus qu’un pion censé maintenir un minimum d’ordre dans la Ville de Fer « par tous moyens jugés nécessaires à cet effet ».

   La mort du dernier nommé n’avait donc rien de surprenant. La Ville de Fer n’était que la suite logique du confinement prolongé de notre espèce. N’importe quel être vivant aurait probablement eu un comportement similaire. Il y a d’abord un temps d’adaptation à son nouvel environnement, puis passé ces périodes d’interrogations et d’appréhension vient le processus logique d’organisation en société : la hiérarchisation. Et donc, le pouvoir. Et le pouvoir dans un monde aussi peu civilisé s’obtenait dans la violence. Bien sûr, notre salue venait du fait que cette violence était tout à fait visible et était facile à réprimer. On ne savait pas tout de ce qui se passait dans la Ville de Fer. Il y avait des systèmes de surveillance assez perfectionnés pour scruter les ruelles les plus secrètes, mais pas ce qui se passait dans la « Zone Sombre ». C’était une parcelle de la Ville qu’il était difficile d’approcher, voire impossible. Le problème était que cette Zone Sombre était mitoyenne de l’accès Nord de la salle des réacteurs. Le second problème était que le réacteur Nord était en panne depuis plusieurs cycles. Ce n’était pas dramatique de prime abord, jusqu’à ce qu’un Pirate étranger pointa le bout de son nez au Q.G. de la Milice.
   Il se présenta comme un « émissaire » sans dire qui l’avait envoyé. Il nous expliqua que la situation était préoccupante, que nous perdions de la vitesse et que les autres réacteurs commençaient à devenir instables à force de compenser celui en panne. En bref, notre ordre de mission était de remettre ce réacteur en route, ce qui impliquait de nous rendre dans la Ville de Fer, et dans la Zone Sombre. Il y avait des volontaires pour nous convoyer jusqu’à l’objectif n°1, mais le nombre à chuté quand il a fallu désigner ledit convoi qui guiderait les agents de maintenance dans la Zone. En fait, sur les 213 premiers volontaires, il n’en resta plus que… 2. Moi, et un autre Pirate que je ne pensais pas revoir un jour : Mamen O’ri.

DHX

Chroniques d'un Pirate de l'espace
Partie 2
Fin du prologue

<<< Retour à l'index des auteurs

<<< Retour à l'index de DHX

Un remake de Metroid Prime, enfin ! Vous en pensez quoi ?

Je prends direct ! Toute mon enfance en HD !

Je n'étais pas né à l'époque, quelle aubaine de pouvoir enfin le faire !

Très peu pour moi, j'attendais la trilogie d'un coup...

Bof, je l'ai déjà trop fait, je passe...

J'ai tout claqué dans les remakes HD de Crash Bandicoot :(


Webmaster : Bidoman
Programmation : Akin / Bidoman - Design : Schlaq
Réalisation : la NDM-Team - © Planète Zebes - NintenDomaine 2003 ~ 2024